Lista de libretistas e dedicados das composições de Cécile Chaminade

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Nota: Esta é a Lista de libretistas e dedicados das composições de Cécile Chaminade ordenada por título, libretista, data de criação e/ou publicação (texto), e dedicados, e não ordenada por número Opus/W (Op. de 1 à 171, e W de 257 à 392), letras ou tradução.

Título Opus/W Libretista Data Dedicatória Letra Tradução
  • L'Angélus
69 Armand Silvestre 1892-93 Laure Taconet [i] [a]
  • Les Papillons
259 Théophile Gautier 1837 Pauline de Potocka [ii] [b]
  • Te souviens-tu?
261 Benjamin Godard 1878 Jacques Maho [iii] [c]
  • Chanson slave
262 Paul Ginisty 1887 Madame Brunet-Lafleur [iv] [d]
  • Souhait
264 Georges Van Ormelingen 1886 Marie Tayau [v] [e]
  • Ritournelle
265 François Coppée 1864-69 Lauwers [vi] [f]
  • Madrigal
266 Georges Van Ormelingen 1888 Madame W. Enoch [vii] [g]
  • La fiancée du soldat
267 Charles Grandmougin 1890 Madame Maurice Lecointe [viii] [h]
  • Auprès de ma vie
268 Octave Pradels 1888 Madame E. de Lavallèe [ix] [i]
  • L'ideal
269 Sully Prudhomme 1865-66 Léon van Hoof [x] [j]
  • Voisinage
270 Henry Maigrot 1888 Camille Périer [xi] [k]
  • L'absente
271 Édouard Guinand Fanny Lépin [xii] [l]
  • Nice la belle
273 Auguste Marin 1889 Rose Delaunay [xiii] [m]
  • Fleur jetée
275 Armand Silvestre 1874-78 M. Giraudet [xiv] [n]
  • Amour d'automne
276 1889 Madame M. Gallet [xv] [o]
  • Les Deux Ménétriers
277 Jean Richepin 1899 M. Plancon de l'Opéra [xvi] [p]
  • Rêve d'un soir
278 Eugène Adenis 1890 Boudouresque, jr. [xvii] [q]
  • Vieux Portrait
279 Rosemonde Gérard [xviii] [r]
  • Les rêves
280 Louis Guays 1891 Madame Paul Hillemacher [xix] [s]
  • Plaintes d'amour
281 Eugène Adenis Suzanne Lacombe [xx] [t]
  • Tu me dirais...
282 Rosemonde Gérard Marie Veyssier [xxi] [u]
  • Amoroso
283 Armand Silvestre 1884-89 Mademoiselle E. Manière [xxii] [v]
  • L'anneau d'argent
284 Rosemonde Gérard 1889 Madame Conneau [xxiii] [w]
  • Colette
285 Pierre Barbier 1891 Félix Lévy [xxiv] [x]
  • Sur la Plage
286 Édouard Guinand 1892 Madame Deschamps-Jéhin [xxv] [y]
  • Berceuse
287 1892-95 Rosa Leo [xxvi] [z]
  • Le rendez-vous
289 Charles Cros 1873 Monsieur Engel de l'Opéra [xxvii] [aa]
  • Viens, mon bien-aimé!
290 Armand Lafrique 1892-95 Madame Watto [xxviii] [ab]
  • Invocation
291 Victor Hugo 1834 Monsieur Pol Plançon de l'Opéra [xxix] [ac]
  • L'Amour Captif
292 Thérèse Maquet 1893 Pol Plançon [xxx] [ad]
  • Ma prèmiere lettre
293 Rosemonde Gérard 1889 Mademoiselle Landi [xxxi] [ae]
  • Malgré nous
294 Liza Lehmann [xxxii] [af]
  • Si j'étais jardinier
296 Léon Roger-Milès 1893 M. Clément de l'Opéra Comique [xxxiii] [ag]
  • Le Noël des oiseaux
297 Armand Silvestre Madame Molé-Truffier [xxxiv] [ah]
  • Rosemonde
298 Marc Constantin 1894 Marie Hasselmans [xxxv] [ai]
  • Sérénade Sévillane
299 Édouard Guinand Mazalbert [xxxvi] [aj]
  • Chanson Groënlandaise
300 Jules Verne Madame Édouard Lalo [xxxvii] [ak]
  • Sombrero
301 Edouard Guinand Soulacroix [xxxviii] [al]
  • Mignonne
302 Pierre de Ronsard Madame Brousse [xxxix] [am]
  • L'été
303 Edouard Guinand Madamoiselle Kiréevsky [xl] [an]
  • Ballade à la lune
304 Alfred de Musset 1872 Madame Edouard Colonne [xli] [ao]
  • Villanelle
306 Edouard Guinand 1894 Madame Jules Gouin [xlii] [ap]
  • Aubade
309 Edouard Guinand 1894 Henri Tellie [xliii] [aq]
  • Ressemblance
310 Jean Rameau 1888 Madame Gabrielle Krauss [xliv] [ar]
  • Ronde d'Amour
311 Charles Fuster 1883-86 Madame Colombel [xlv] [as]
  • Viatique
313 Eugène Manuel 1895 Jean de Reszké [xlvi] [at]
  • Espoir
317 Charles Fuster 1883-86 Mario Ancona [xlvii] [au]
  • Mandoline
319 Charles Foley 1895 Monsieur et Madame A. Bosquet [xlviii] [av]
  • Fleur du matin
322 Charles Fuster 1898 Henriette Moszkowski [xlix] [aw]
  • Chanson triste
329 Comtesse Béatrice Rochaid 1898 Alfred Cottin [l] [ax]
  • Mots d'amour
331 Charles Fuster 1898 Paul Pecquery [li] [ay]
  • Au pays bleu
332 Monsieur Pol Plançon [lii] [az]
  • Amertume
333 D. Enoch Comtesse Mniszech [liii] [ba]
  • La chanson du fou
335 ? 1823-28 [liv] [bb]
  • Jadis
337 Edouard Guinand 1898 Paul Seguy [lv] [bc]
  • C'était en avril
345 Édouard Pailleron 1864  Louise Genicoud [lvi] [bd]
  • Au Firmament
352 Paul Mariéton 1901 Mademoisellede Mentque [lvii] [be]
  • L'Orgue
355 Charles Cros 1879 Lucien Fugère [lviii] [bf]
  • Alleluia
357 Paul Mariéton 1901 Marcella Pregi [lix] [bg]
  • Écrin
359 René Niverd 1902 Melle. Jeanne Leclerc [lx] [bh]
  • Infini
360 Charles Fuster 1905 Yvonne de Saint-André [lxi] [bi]
  • Bonne humeur
362 Amélie de Wailly 1903 LMadame Constans [lxii] [bj]
  • Refrain de Novembre
364 Paul Gravollet 1903 Ida Ekman [lxiii] [bk]
  • Exil
365 René Niverd 1902 Louis Derivis [lxiv] [bl]
  • Portrait
366 Pierre Reyniel 1904 Madame Albani [lxv] [bm]
  • Menuet
368 Pierre Reyniel 1904 Madame Ronchini [lxvi] [bn]
  • Départ!
369 Armand Silvestre 1885 Mademoiselle Baume [lxvii] [bo]
  • N'est-ce pas?
370 Marie Capoy [lxviii] [bp]
  • La lune paresseuse
377 Charles de Bussy 1905 Marie Lasne [lxix] [bq]
  • Un souffle a passé
379 Pierre Reyniel 1906 Arthur Michaud [lxx] [br]
  • Chanson de neige
380 Ludovic Fortolis Mademoiselle Irma Bastit [lxxi] [bs]
  • Chanson naïve
381 Pierre Reyniel 1907 [lxxii] [bt]
  • Je voudrais
386 Pierre Reyniel 1912 Marie Capoy [lxxiii] [bu]
  • Attente
387 Philippe d'Ohsson 1914 Gabrielle Fourquez-Ciampi [lxxiv] [bv]

Letras[editar | editar código-fonte]

  1. L'Angélus

    Penchés sur le sillon qui fume,
    Nos pauvres corps n'en peuvent plus,
    Debout au lointain dans la brume,
    Voz que matte l'angélus:
    Sainte Vierge Marie,
    Que ton nom soit beni,
    Ecoute qui te prie,
    Ângelus Domini, Ângelus Domini.

    Que le jour begin ou s'achève,
    Nous entendrons ses chants joyeux,
    Comme la semence que lève,
    Il emporte notre âme aux cieux,
    Des champs pleins de silêncio,
    Jusqu'au ciel infinito.
    Ce chant d'espoir s'élance
    Angelus Domini, Angelus Domini!

    Inclinações un genoux dans l'herbe,
    Les mains jointes comme au saint lieu.
    Comme à nos fronts que sur la gerbe,
    Desça a piedade de Dieu!
    Quand il faudra qu'on meure,
    Notre travail fini,
    Berce ma dernière heure
    Angelus Domini, Angelus Domini!

  2. Les Papillons

    Les papillons couleur de neige
    Volent par essaims sur la mer;
    Beaux papillons blancs, quand pourrai-je
    Prendre le bleu chemin de l'air?

    Savez-vous, ô belle des belles,
    Ma bayadère aux yeux de jais,
    S'ils me [pouvaient] prêter leurs ailes,
    Dites, savez-vous où j'irais?

    Sans prendre un seul baiser aux roses,
    À travers vallons et forêts,
    J'irais à vos lèvres mi-closes,
    Fleur de mon âme, et j'y mourrais.

  3. Te souviens-tu?

    Te souviens-tu de ta promesse?
    Te souviens-tu des ans passés?
    Te souviens-tu de notre ivresse
    Quand nos bras étaient enlacés?
    Oh! garde-moi bien ta tendresse,
    J'ai tant besoin de tes baisers!

    Te souviens-tu de ma tristesse
    Lorsque je partais pour un jour?
    Loin de toi je rêvais sans cesse
    À l'instant joyeux du retour.
    Oh! garde-moi bien ta tendresse,
    J'ai tant besoin de ton amour!

  4. Chanson slave

    Dans mon beau pays j'avais un ami
    Mais je l'ai perdu, je suis seule au monde.
    Voilà bien des nuits que je n'ai dormi,
    J'ai beaucoup pleuré, ma peine est profonde.
    Le désert est grand, le vent souffle fort,
    Un serpent m'a prise au coeur et me mord!

    À travers l'espace, à travers la nuit,
    Je vais réclamant mon ami perfide,
    Où donc est-ce enfin qu'il court et qu'il fuit?
    Mais la terre est sourde et le ciel est vide!
    Le désert est grad, le vent souffle fort,
    Mon coeur est sanglant, la douleur le tord!

    Aux oiseaux passant j'irais bien me plaindre
    Et redemander l'ami que j'avais,
    Mais pour l'appeler le temps est mauvais,
    Aucun d'eux, hélas! ne pourrait l'atteindre.
    Le désert est grad, le vent souffle fort,
    Il n'entendrait pas, notre amour est mort!

  5. Souhait

    Si quelque bonne fée avait cousu des ailes
    À mon dos fatigné du fardeau du malheur,
    Je n'irais pas ainsi que ces papillons frêles
    Me bercer dans le doux calice de la fleur.

    Rempli d'un seul désir, j'oublierais dans ma course
    Les arbres pleins de nids qui charment les chemins,
    Du doux gazouillement des oiseaux, et la source
    Où boivent les enfants dans le creux de leurs mains.

    Loin des blés soleillés qu'un matin d'or arrose,
    Sans m'énivrer joyeux à l'urne d'un lys blanc,
    Sans poser mon léger pied sur la rose, rose,
    Loin des coquelicots je prendrais mon élan.

    J'accourais, lutin bleu, vers toi, d'où tout rayonne
    Sur tes lèvres en fleurs je saurais me poser,
    Puis je m'envolerais de ta bouche mignonne
    Ayant bu ton haleine et cueilli ton baiser.

  6. Ritournelle

    Dans la plaine blonde et sous les allées,
    Pour mieux faire accueil au doux messidor,
    Nous irons chasser les choses ailées,
    Moi, la strophe, et toi, le papillon d'or.

    Et nous choisirons les routes [tentantes],
    Sous les saules gris et près des roseaux,
    Pour mieux écouter les choses [chantantes];
    Moi, le rythme, et toi, le chœur des oiseaux.

    Suivant tous les deux les rives charmées,
    Que le fleuve bat de ses flots [parleurs],
    Nous vous trouverons, choses parfumées,
    Moi, glanant des vers, toi cueillant des fleurs.

    Et l'amour, [servant] notre fantaisie,
    Fera, ce jour-là l'été plus charmant,
    Je serai poète, et toi poésie;
    Tu seras plus belle, et moi plus aimant.

  7. Madrigal

    Tes doux baisers sont des oiseaux
    Qui voltigent fous, sur mes lèvres,
    Ils y versent l'oubli des fièvres.
    Tes doux baisers sont des oiseaux,
    Aussi légers que des roseaux,
    Foulés par les pieds blancs des chèvres.
    Tes doux baisers sont des oiseaux
    Qui voltigent fous, sur mes lèvres.

    Comme de frivoles oiseaux
    Aux ailes d'argent, aux becs mièvres,
    Ainsi que sur des arbrisseaux
    Ils viennent chanter sur mes lèvres,
    Comme sculptés par des orfèvres
    Avec de magiques ciseaux.
    Tes baisers disent, doux oiseaux,
    Leur chanson d'amour sur mes lèvres.

  8. La fiancée du soldat

    Mon bien-aimé sert sa patrie,
    Il est parti tambours battants,
    Me disant: "Jeanne, je t'en prie,
    Jeanne, ne pleure plus, attends
    Que j'aie un jour fini mon temps!"
    Il est parti pour la grand'ville,
    Il m'écrivit fidèlement,
    Et moi, bien triste, mais tranquille,
    J'attendais toujours le moment
    Où me reviendrait mon amant!
    Lon lon la, je chante ma peine
    Aux forêts, aux champs, à la plaine,
    Mais les merles joyeux
    Babillent au bord de l'eau claire,
    Lon lon lère,
    Je chante ma peine
    Et le soleil rit dans les cieux!

    Ah! je maudis tout au village,
    Les fenaisons et les labours,
    Je voudrais être sur la plage,
    D'où j'attends en vain tous les jours,
    Des nouvelles de mes amours.
    Hélas! s'il a perdu la vie,
    Tais-toi pour jamais, ô ma voix!
    Car je veux être ensevelie,
    Là-bas, au bord du petit bois
    Où je l'embrassai tant de fois!
    Lon lon la! je chante ma peine
    Aux forêts, aux champs, à la plaine,
    Mais les merles joyeux
    Babillent au bord de l'eau claire,
    Lon lon lère,
    Je chante ma peine
    Et le soleil rit dans les cieux!

  9. Auprès de ma vie

    Si j'étais l'oiseau léger
    Des forêts sauvages,
    Ah! je voudrais viajante
    Sur tous les rivages.

    J'irais sous le ciel heureux,
    Où Golconde est reine
    Tremper mon aile aux flots bleus
    De la mer sereine.

    Ivre de ciel azure
    Et de poésie,
    Par les airs j'irais augré
    De ma fantasia.

    Mais non, je n'ai pas souci
    De lointaine grève,
    Je veux vivre près d'ici
    Mon fol et doux rêve,

    Car je n'ai qu'un seul désir
    Et ma seule envie
    C'est d'écouter à loisir
    Le chant de ma vie.

  10. L'ideal

    La lune est [grande], le ciel clair
    Et plein d'astres, la terre est blême,
    Et l'âme du monde est dans l'air.
    Je rêve à l'étoile suprême.

    À celle qu'on n'aperçoit pas,
    Mais dont la lumière voyage
    Et doit venir jusqu'ici-bas
    Enchanter les yeux d'un autre âge.

    Quand luira cette étoile un jour,
    La plus belle et la plus lointaine,
    Dites-lui qu'elle eût mon amour,
    Ô derniers de la race humaine!

  11. Voisinage

    Je n'avais pas encor vingt ans
    Quand le destin, qui me lutine,
    Par un heureux jour de printemps
    Me donna Rose pour voisine.
    Depuis ce jour, chaque matin,
    En frappant à ma porte close,
    Rose disait: "Bonjour voisin!"
    "Bonjour Rose!"

    Elle venait à pas de loup,
    Tout en achevant sa toilette,
    Et ne se gênait pas du tout
    Pour montrer sa jambe bien faite.
    Elle se moquait des cancans:
    "Il faut bien que le monde glose,
    Et les hommes sont si méchants!"
    Disait Rose.

    Elle travaillait tout le jour,
    Assise auprès de ma fenêtre;
    Les petits oiseaux d'alentour Chantaient en la voyant paraître...
    Elle faisait souvent le bien
    Et donnait encor quelque chose
    Alors qu'elle n'avait plus rien!
    Bonne Rose!

    Pour vivre sous d'autres climats
    La belle un jour s'est envolée,
    Et sans doute elle ne sait pas
    Que ma pauvre âme est désolée;
    J'ai pris en lui disant: "Adieu!"
    Un baiser sur sa lèvre rose;
    Je crois qu'elle m'aimait un peu...
    Adieu, Rose!

  12. L'absente

    Vois le vent chassant la nue;
    Vois l'oiseau traversant l'air;
    Vois l'étoile chevelue
    Hâtant sa curso inconnuo;
    Vois au ciel passer l'éclair.

    Et cependant si pressée
    Que l'aile ou la foudre soit,
    Quand mes yeux, ma noiva,
    Ne te voient plus, ma pensée
    Vole mais vite vers toi!
    Vois l'enfant qui de sa mère
    À tout instant suit les pas;
    Vois là-bas le mur de pierre
    Qu'à jamais ce beau lirre
    Entoure de mille bras.

    Et cependant si fixée
    Qu'à tout objet l'ombre soit,
    Quand mes yeux, ma noiva,
    Ne te voient plus, ma pensée
    S'attache encor plus à toi!

  13. Nice la belle

    Quand ton ciel se dore aux feux du matin,
    Tes plages sont roses;
    Et le vent jaseur qui vit au lointain
    Tant d'apothéoses,
    Le vent de la mer qui vient pour causer
    Du pays des rêves
    Fait s'épanouir sous son long baiser
    Les fleurs de tes grèves.

    Buvant le soleil en toutes saisons,
    Ta terre féconde
    Porte le secret des belles chansons
    Dans sa vigne blonde;
    Tes fruits ont en eux gardé tout le miel
    Des fleurs entr'ouvertes,
    Reine, avec orgueil tu lèves au ciel
    Mille palmes vertes.

    Ville de la joie et de la beauté,
    Vivante merveille,
    C'est dans ta mollesse et dans ta clarté
    Que l'amour s'éveille;
    Car dans les yeux noirs, brillants de vigueur,
    Qu'aux vierges tu donnes,
    Flottera toujours aussi la langueur
    Des saintes madones.

    Ô Nice-la-belle, est-il une fleur,
    Dans tout ton parterre,
    Troublante en parfum, riante en couleur
    Et tendre en mystère
    Comme la fleur pâle, aux sucs épuisés
    Par ma lèvre avide,
    Où j'ai bu l'amour dans mille baisers
    Sans qu'elle fût vide?

    Entraîne toujours au bruit des grelots
    Ta belle folie,
    Toi qui te souviens qu'au delà des flots
    Chante l'Itanie!
    Car de tous pays les amants joyeux
    Vont, comme l'abeille,
    De Nice à Marseille!

    Vivante merveille,
    O Nice-la-belle.

  14. Fleur jetée

    Emporte ma folie
    Au gré du vent,
    Fleur en chantant cueillie
    Et jetée en rêvant,
    Emporte ma folie
    Au gré du vent:

    Comme la fleur fauchée
    Périt l'amour:
    La main qui t'a touchée
    Fuit ma main sans retour.
    Comme la fleur fauchée
    Périt l'amour.

    Que le vent qui te sèche
    Ó pauvre flor,
    Tout à l'heure si fraîche
    Et demain sans couleur,
    Que le vent qui te sèche,
    Seque mon coeur!

  15. Amour d'automne

    L'âpre hiver a passé sur nous
    Sans toucher à notre tendresse.
    L'an nouveau vers Avril s'empresse
    Et me retrouve à vos genoux.

    Que votre beauté ne s'étonne
    Si mes voeux sont restés constantes,
    Madame, voici le printemps,
    Nous nous aimâmes en automne.

    Les rosiers n'avaient plus de fleurs
    Et les soirs hâtaient leur local.
    Les hirondelles sous la nue
    S'enfuyaient vers des cieux meilleurs.

    Les vignerons fêtaient la tonne
    Et nos coeurs étaient palpitants.
    Madame, voici le printemps,
    M'aimerez-vous comme en automne?

    Sur les rosiers de neige las
    Renaît la parure des roses.
    Le glas joyeux des temps moroses
    Sonne aux clochettes des lilas.

    Au lieu d'un hábito monótono
    Le ciel en porte d'éclatants.
    Madame, voici le printemps,
    Aimons-nous donc plus qu'en automne.

  16. Les Deux Ménétriers

    Sur [les] noirs chevaux sans mors,
    sans selle et sans étriers,
    par le royaume des morts
    vont deux blancs ménétriers.

    Ils vont un galop d'enfer,
    tout en raclant leurs crincrins
    avec des archets de fer,
    ayant des cheveux pour crins.

    Au fracas des durs sabots,
    au rire des violons,
    le morts sortent des tombeaux.
    Dansons et cabriolons!

    Et les trépassés joyeux
    suivent par bonds essouflants,
    avec une flamme aux yeux,
    rouge dans leurs crânes blancs.

    Soudain les chevaux sans mors,
    sans selle et sans étriers
    font halte et voici qu'aux morts
    parlent les ménétriers.

    Le premier dit, d'une voix
    sonnant comme un tympanon:
    Voulez-vous vivre deux fois?
    Venez, la Vie est mon nom!

    Et tout, même les plus gueux
    qui de rien n'avaient joui,
    tous, dans un élan fougueux,
    les morts ont répondu: Oui!

    Alors l'autre, d'une voix
    soupirait comme un cor,
    leur dit: Pour vivre deux fois,
    il vous fait aimer encore, aimer encore.

    Allez donc. Aimez donc! Enlacez vous!
    Venez, venez, l'amour est mon nom.
    Mais tous, même les plus fous,
    les morts ont répondu: non!

    Et leurs doigts décharnés,
    montrant leurs coeurs en lambeaux,
    sont rentrés dans leaur tombeaux.

    Et les blancs ménétriers
    sur leurs chevaux noirs sans mors,
    sans selle et sans étriers,
    ont laissé dormir les morts.

  17. Rêve d'un soir

    Rêve d'un soir, rêve d'une heure,
    Tu t'es enfui sur l'aile du désir,
    Ta félicité n'est qu'un leurre,
    Rêve d'un soir, rêve d'une heure
    Que vainnement je cherche à ressaisir.

    Ton enchantement nous effleure,
    Tu disparais dans les feux du matin,
    Notre voix t'appelle et te pleure
    Rêve d'un soir, rêve d'une heure,
    Ô doux mirage enivrant et lointain!

    Puis-qu'ici-bas rien ne demeure,
    Passe, éteins-toi comme un rayon d'été.
    Mais comme un lys avant qu'il meure,
    Rêve d'un soir, rêve d'une heure,
    Ah! laisse-nous ton parfum enchanté!

  18. Vieux Portrait

    Dans le vieux salon délabré,
    Pend le pastel d'une marquise;
    Si charmant qu'on madrigalise
    Devant son cadre dédoré.

    Tout rose et doublement poudré
    De poudre et de poussière grise,
    Dans le vieux salon délabré,
    Pend le pastel d'une marquise.

    Sous le sourire évaporé,
    La bouche est tellement exquise
    Qu'un moineau qui serait entré
    La prendrait pour une cerise
    Dans le vieux salon délabré.

  19. Les rêves

    Les rêves se posent sur nous
    Un moment, sans plier leurs ailes,
    Ils murmurent, charmants et frêles
    Des chants très vagues et très doux,
    Puis, qu'un vent passe, l'aile ouverte
    Ils repartent toujours chantants,
    Et leur place est vide longtemps,
    Et pour longtemps l'âme est déserte!

    Un beau jour le bonheur nous vient
    Souriant, tout vêtu de rose,
    Parfois il semble peu de chose,
    Quand de son rêve on se souvient.
    Il se pose aussi l'aile ouverte,
    Il repart après quelques jours
    Et sa place est vide toujours,
    Et pour toujours l'âme est déserte!

  20. Plaintes d'amour

    L'amour, l'amour, fleur que Dieu bénit,
    Quelque temps s'épanouit,
    Mais il ressemble à la rose;
    Météore du destin
    Il brille, il brille avec le matin
    Pour s'éteindre à la nuit close.

    L'amour, l'amour, pur rayon vermeil,
    C'est la saison du soleil,
    Mais vite il nous abandonne.
    Jouet fragile du temps,
    Il naît, il naît avec le printemps
    Pour mourir avec l'automne.

    L'amour, l'amour, lyre au chant vainqueur
    Fait gaîment vibrer le coeur.
    Mais qu'il nous cause d'alarmes!
    Capricieux et changeant
    Il commence en souriant,
    Pour finir avec des larmes!

  21. Tu me dirais...

    Tu me dirais que l'on entend le souffle,
    Qu'au sein des fleurs exhale un papillon,
    Et que l'on a retrouvé la pantoufle
    Qu'en s'enfuyant laissa choir Cendrillon.

    Tu me dirais que ces vers sont en prose,
    Et qu'une femme a gardé des secrets,
    Que le lys parle et que l'azur est rose,
    Vois ma folie, ami, je te croirais.

    Tu me dirais que l'astre qui scintille,
    Au ver luisant doit son éclat joyeux,
    Et que la nuit accroche à sa mantille
    Comme un bijou le soleil radieux;

    Tu me dirais qu'il n'est plus une fraise
    Dans les recoins tout moussus des forêts,
    Et qu'une plume de bengali pèse
    Plus qu'un chagrin au coeur, je te croirais.

    En t'écoutant tous mes doutes d'eux-mêmes
    Tombent soudain, vaincus; tu me dirais
    Que le bonheur existe et que tu m'aimes,
    Vois ma folie, ami, je te croirais!

  22. Amoroso

    Du printemps, sonnant le baptême,
    Avril passe aux cieux éclatants.
    Il n'est de charme qu'en toi même,
    T'ai-je dit devant le printemps.

    Au coeur enamouré des roses,
    Qu'Avril mette un rayon joyeux,
    Que me fait la beauté des chooses?
    Il n'est clarté que dans tes yeux.

    Aux bois, la main de l'été sème
    Les parfums com les couleurs
    Il n'est de charme qu'en toi même
    T'ai-je dit sous les bois en fleurs.

    Sous l'aile des autans moroses
    Un jour les lys s'effeuilleront.
    Que me fait la beauté des chooses?
    Il n'est blancheur que sur ton front.

    Brisant l'or de son diadème,
    Le ciel vibrante d'azur se teint.
    Il n'est de charme qu'en toi-même.
    T'ai-je dit devant le matin!

    Ce soir, le long des vitres fecha
    Sifflera l'aquilon moqueur.
    Que me fait la beauté des chooses?
    Il n'est ciel pur que dans ton coeur.

  23. L'anneau d'argent

    Le cher anneau d'argent que vous m'avez donné
    Garde en son cercle étroit nos promesses inclui;
    De tant de souvenirs recéleur obstiné,
    Lui seul m'a consolée en mes heures moroses.

    Tel un ruban qu'on mit autour de fleurs écloses
    Tient encor le bouquet alors qu'il est fané,
    Tel l'humble anneau d'argent que vous m'avez donné
    Garde en son cercle étroit nos promesses inclui.

    Aussi, lorsque viendra l'oubli de toutes chooses,
    Dans le cercueil de blanc cetim capitonné,
    Lorque je dormirai très pâle sur des roses,
    Je veux qu'il brille encor à mon doigt décharné,
    Le cher anneau d'argent que vous m'avez donné.

  24. Colette

    Avril a parlé, Colette est rêveuse!
    Elle a délaissé les jeux d'autrefois!
    Mais quand des oiseaux la troupe amoureuse
    Chante du printemps les divins exploits,
    Elle écoute, heureuse,
    Au fond des grands bois!

    Tout parle à son coeur, rumeurs bocagères,
    Parfums caressants ou rayons joyeux!
    Vénus ou Phoebé, d'amour messagère,
    Lui semblent des yeux fixés sur ses yeux,
    Les brises légères
    Un soupir des cieux!

    Le gentil Colin, depuis sa naissance,
    Avait ses baisers d'enfant chaque jour;
    Tous deux ignoraient l'étrange puissance
    D'un baiser qu'on donne et prend tour à tour!
    Mais leur innocence
    Leur apprit l'amour!

    Colin, un matin, la voyant paraître,
    Lui voulut au front ses lèvres poser,
    Elle eut un caprice où l'amour put naître
    Et se fit un jeu de s'y refuser,
    Lors il put connaître
    Le prix d'un baiser.

  25. Sur la Plage

    La vague vient sans cesse apporter au rivage
    Son douleureux gémissement,
    Et semble, que le ciel soit sombre ou sans nuage,
    Conter son éternel tourment.

    Au déclin du soleil, au lever de l'aurore,
    Comme dans la niut sans lueur.
    Paisible ou menaçante, elle soupire encore
    Son inconsolable douleur!

    Depuis l'instant cruel où tu m'as délaissée,
    Il ne se passe plus un jour,
    Sans que s'exhale aussi de mon âme blessée
    La plainte de mon triste amour!

  26. Berceuse

    Viens près de moi,
    Viens plus près encore;
    Mon amour t'appelle:
    Enfant, je t'adore!

    Au dehors suflê un vent glace
    Qui, de sa dernière parure,
    Dépouille toute la nature,
    Au seuil d'un hiver trop pressé.

    Viens près de moi...

    Le monde lutte com ardeur
    Despeje les hochets de sa folie,
    Sous le poids des ans l'homme plie Avant de songer au bonheur.

    Viens près de moi...

  27. Le rendez-vous

    Ma belle amie est morte,
    Et voilà qu'on la porte
    En terre, ce matin,
    En souliers de satin.

    Elle dort toute blanche,
    En robe de dimanche,
    Dans son cercueil ouvert
    Malgré le vent d'hiver.

    Creuse, fossoyeur, creuse
    A ma belle amoureuse
    Un tombeau bien profond,
    Avec ma place au fond.

    Avant que la nuit tombe
    Ne ferme pas la tombe;
    Car elle m'avait dit
    De venir cette nuit,

    De venir dans sa chambre:
    Par ces nuits de décembre,
    Seule, en mon lit étroit,
    Sans toi, j'ai toujours froid.

    Mais, par une aube grise,
    Son frère l'a surprise
    Nue et sur mes genoux.
    Il m'a dit: Battons-nous.

    Que je te tue. Ensuite
    Je tuerai la petite.
    C'est moi qui, m'en gardant,
    L'ai tué, cependant.

    Sa peine fut si forte
    Qu'hier elle en est morte.
    Mais, comme elle m'a dit,
    Elle m'attend au lit.

    Au lit que tu sais faire,
    Fossoyeur, dans la terre.
    Et, dans ce lit étroit,
    Seule, elle aurait trop froid.

    J'irai coucher près d'elle,
    Comme un amant fidèle,
    Pendant toute la nuit
    Qui jamais ne finit.

  28. Viens, mon bien-aimé!

    Les b'eaux jours vont enfin renaître,
    Le voici, l'avril embaumé!
    Un frisson d'amour me pénètre,
    Viens! mon bien-aimé!

    Ils ont fui, les longs soirs moroses,
    Déjà le jardin parfumé
    Se remplit d'oiseaux et de roses:
    Viens! mon bien-aimé!

    Soleil, de ta brûlante ivresse,
    J'ai senti mon coeur enflammé,
    Plus enivrante est ta caresse,
    Viens! mon bien-aimé!

    Tout se tait, de millions d'étoiles
    Le ciel profond est parsemé,
    Quand sur nous la nuit met ses voiles:
    Viens! mon bien-aimé!

  29. Invocation

    I
    L'aurore s'allume;
    L'ombre épaisse fuit;
    Le rêve et la brume
    Vont où va la nuit;
    Paupières et roses
    S'ouvrent demi-closes;
    Du réveil des choses
    On entend le bruit.

    Tout chante et murmure,
    Tout parle à la fois,
    Fumée et verdure,
    Les nids et les toits;
    Le vent parle aux chênes,
    L'eau parle aux fontaines;
    Toutes les haleines
    Deviennent des voix!

    Tout reprend son âme,
    L'enfant son hocher,
    Le foyer sa flamme,
    Le luth son archet;
    Folie ou démence,
    Dans le monde immense,
    Chacun recommence
    Ce qu'il ébauchait.

    Qu'on pense ou qu'on aime,
    Sans cesse agité,
    Vers un but suprême,
    Tout vole emporté;
    L'esquif cherche un môle,
    L'abeille un vieux saule,
    La boussole un pôle,
    Moi la vérité.

    II
    Vérité profonde!
    Granit éprouvé
    Qu'au fond de toute onde
    Mon ancre a trouvé!
    De ce monde sombre,
    Où passent dans l'ombre
    Des songes sans nombre,
    Plafond et pavé!

    Vérité, beau fleuve
    Que rien ne tarit!
    Source où tout s'abreuve,
    Tige où tout fleurit!
    Lampe que Dieu pose
    Près de toute cause!
    Clarté que la chose
    Envoie à l'esprit!

    Arbre à rude écorce,
    Chêne au vaste front,
    Que selon sa force
    L'homme ploie ou rompt,
    D'où l'ombre s'épanche,
    Où chacun se penche,
    L'un sur une branche,
    L'autre sur le tronc!

    Mont d'où tout ruisselle!
    Gouffre où tout s'en va!
    Sublime étincelle
    Que fait Jéhova!
    Rayon qu'on blasphème!
    Œil calme et suprême
    Qu'au front de Dieu même
    L'homme un jour creva!

    III
    Ô terre ! ô merveilles
    Dont l'éclat joyeux
    Emplit nos oreilles,
    Eblouit nos yeux!
    Bords où meurt la vague,
    Bois qu'un souffle élague,
    De l'horizon vague
    Plis mystérieux!

    Azur dont se voile
    L'eau du gouffre amer,
    Quand, laissant ma voile
    Fuir au gré de l'air,
    Penché sur la lame,
    J'écoute avec l'âme
    Cet épithalame
    Que chante la mer!

    Azur non moins tendre
    Du ciel qui sourit
    Quand, tâchant d'entendre
    Ce que dit l'esprit,
    Je cherche, ô nature,
    La parole obscure
    Que le vent murmure,
    Que l'étoile écrit!

    Création pure!
    Etre universel!
    Océan, ceinture
    De tout sous le ciel!
    Astres que fait naître
    Le souffle du maître,
    Fleurs où Dieu peut-être
    Cueille quelque miel!
    O champs, ô feuillages!
    Monde fraternel
    Clocher des villages
    Humble et solennel!
    Mont qui portes l'aire!
    Aube fraîche et claire,
    Sourire éphémère
    De l'astre éternel!

    N'êtes-vous qu'un livre,
    Sans fin ni milieu,
    Où chacun pour vivre Cherche à lire un peu!
    Phrase si profonde
    Qu'en vain on la sonde!
    L'œil y voit un monde,
    L'âme y trouve un Dieu!

    Beau livre qu'achèvent
    Les cœurs ingénus,
    Où les penseurs rêvent
    Des sens inconnus,
    Où ceux que Dieu charge
    D'un front vaste et large
    Ecrivent en marge:
    Nous sommes venus!

    Saint livre où la voile
    Qui flotte en tous lieux,
    Saint livre où l'étoile
    Qui rayonne aux yeux,
    Ne trace, ô mystère!
    Qu'un nom solitaire,
    Qu'un nom sur la terre,
    Qu'un nom dans les cieux!

    Livre salutaire
    Où le cœur s'emplit!
    Où tout sage austère
    Travaille et pâlit!
    Dont le sens rebelle
    Parfois se révèle!
    Pythagore épèle
    Et Moïse lit!

  30. L'Amour Captif

    Mignonne, à l'amour j'ai lié les ailes;
    Il ne pourra plus prendre son essor
    Ni quitter jamais nos deux coeurs fidèles.
    D'un noeud souple et fin de vos cheveux d'or,
    Mignonne, à l'amour j'ai lié les ailes!

    Chère, de l'amour si capricieux
    J'ai dompté pourtant le désir volage:
    Il suit toute loi que dictent vos yeux,
    Et j'ai mis enfin l'amour en servage,
    Ô chère! l'amour, si capricieux!

    Ma mie, à l'amour j'ai lié les ailes.
    Laissez par pitié ses lèvres en feu
    Effleurer parfois vos lèvres rebelles,
    A ce doux captif souriez un peu;
    Ma mie, à l'amour j'ai lié les ailes!

  31. Ma prèmiere lettre

    Hélas!
    Que nous oublions vite...
    J'y songeais hier en trouvant
    Une petite lettre écrite
    Lorsque je n'étais qu'une enfant.

    Je lus jusqu'à la signature
    Sans ressentir le moindre émoi,
    Sans reconnaître l'écriture,
    Et sans voir qu'elle était de moi.

    En vain je voulus la relire,
    Me rappeler,
    Faire un effort...
    J'ai pu penser cela, l'écrire,
    Mais le souvenir en est mort.

    Ô la pauvre naïve lettre,
    Ecrite encor si gauchement...
    Mais j'y songe, c'était peut-être
    Ma première, un événement!

    Jadis,
    À ma mère ravie
    Je l'ai montrée en triomphant...
    Est-il possible qu'on oublie
    Sa première lettre d'enfant!

    Et puis le temps vient où l'on aime,
    Et l'on écrit... et puis un jour,
    Un jour on l'oubliera de même,
    Sa première lettre d'amour!

  32. Malgré nous

    Ce n'est pas la faute à nous deux
    Si nous nous aimons de la sorte:
    Un jour le dieu des amoureux
    De notre cœur força la porte.

    Or nous faisons de notre mieux,
    Vous et moi, pour que l'intrus sorte;
    Ce n'est pas la faute à nous deux
    Si nous nous aimons de la sorte.

    Contre un hôte si dangereux
    Nul n'osa nous prêter main forte;
    La raison fut sourde a nos vœux,
    L'amitié même fit la morte...
    Ce n'est pas la faute à nous deux.

  33. Si j'étais jardinier

    Si j'étais jardinier des cieux
    Je te cueillerais des étoiles!
    Quels joyaux raviraient tes yeux
    Si j'étais jardinier des cieux!

    Dans la nuit pâle sous ses voiles
    Ton éclat serait radieux.
    Si j'étais jardinier des cieux,
    Je te cueillerais des étoiles!

    Si j'étais jardinier d'amour
    Je te cueillerais des caresses,
    Je te fêterais tout le jour
    Si j'étais jardinier d'amour!

    En leurs inédites tendresses
    Mes bouquets te feraient la cour.
    Si j'étais jardinier d'amour
    Je te cueillerais des caresses!

    Mais mon jardin n'est que chansons,
    Et tu peux y cueillir toi-même,
    Dieu pour les nids fit les buissons
    Et mon jardin n'est que chansons.

    Viens-là rêver si ton coeur m'aime
    Et mon coeur aura des frissons.
    Mais mon jardin n'est que chansons,
    Et tu peux y cueillir toi-même.

  34. Le Noël des oiseaux

    Petit Jésus, maître du ciel,
    Que les anges chantant Noël
    Veillent sous leurs blancheurs ailées,
    Viens donc, viens donc pour les petits oiseaux
    Qui frissonnent au bord des eaux gelées

    Bonnes gens qui sur le chemin
    Passez, un rosaire à la main,
    Dont l'âme ades avés pour ailes,
    Priez, priez pour les petits oiseaux
    Dont la neige a trempé les os Si frèles.

    Cloches sonores au doux bruit,
    Qui pour la messe de minuit
    Au fond de l'air tintez agiles,
    Sonnez, sonnez pour les petits oiseaux
    Les nids sont frères des berceaux Fragiles.

    Beaux anges, nos frères ailés,
    Vous que Dieu sur la terre envoie,
    Apportez, apportez aux petits oiseaux
    Grelottant parmi les Roseaux La joie.

  35. Rosemonde

    Pourquoi tarde-t'il à venir
    Quand je suis à l'attendre,
    Craint-il, hélas! Mon regard tendre
    Et mon premier soupir!
    Dieu qui daignez nous bénir,
    Pitié, pitié pour mon martyr!

    Oubliant les travaux du jour,
    Au village on sommeille,
    Quand moi seule ici je veille
    Conduite par l'amour!
    Faut-il attendre son retour
    Dans ce triste séjour!

    Ah! des larmes voilent mes yeux m'est-il infidèle!
    Peut être hélas une autre belle
    Écoute ses aveux?
    Ah! si lahaut l'on aime mieux,
    Je veux monter aux cieux!

  36. Sérénade Sévillane

    Sur les bords du Guadalquivir
    J’errais un jour l’âme éperdue,
    J’avais résolu de mourir,
    Lorsque vous m’êtes apparue,
    Sur les bords du Guadalquivir!

    Sur les bords du Guadalquivir!
    La paix à mon Coeur fut rendue,
    Alors je cessai de souffrir,
    Dès l’instant que je vous ai bue,
    Sur les bords du Guadalquivir!

    Je retourne au Guadalquivir
    Après que je vous ai connue,
    S’il me faut à jamais vous fuir,
    À ses flots ma dépouille est vue,
    Je retourne au Guadalquivir!

  37. Chanson Groënlandaise

    Le ciel est noir
    Et le soleil se traine
    À pena.
    De désespoir
    Ma pauvre âme incertaine
    Est pleine.
    La loira enfant se rit de mes tendres chansons
    Et sur son coeur l'hiver proméne ses glaçons.

    Chagrin extremo
    Despeje meu amor!
    La nuit, le jour,
    Ma voix redit je t'aime, je t'aime, je t'aime!

    Ange rêvé,
    Ton amour, qui fait vivre,
    M'énivre
    Et j'ai bravé
    Despeje te voir, despeje te suivre
    Le dar.
    Olá! Sous mes baisers et leur douce chaleur
    Je n'ai pu dissiper les neiges de ton coeur.
    Chagrin extrême... etc

    Ah! Que demain
    A tom âme convienne
    La mienne,
    Et que ma main
    Amoureusement tienne,
    La tienne.
    Le soleil brillera là haut dans nôtre ciel
    Et de ton coeur l'amour forcera le dégel.

    Chagrin extrême... etc

  38. Sombrero

    Qu'elle était mutine et coquette,
    La fillette
    Du vieux Pédro!
    Elle avait mis sur son oreille
    Si vermeille
    Un sombrero.

    Elle avait un petit air crâne
    De Diane
    Courant le cerf;
    L'æil indompté d'une cavale
    Qui détale
    Dans le désert.

    Autour de sa taille serrée
    Et cambrée
    Son corset noir
    Reluisait comme une cuirasse,
    Claire glace,
    Vivant miroir.

    Elle avait pris son ton farouche
    Et sa bouche,
    Rose clairon,
    Sonnait une brève fanfare,
    Et, bizarre,
    Plissait le front.

    Elle frappait contre la dalle
    Sa sandale
    Fiévreusement.
    Elle attendait impatiente,
    Défiante,
    Son jeune amant.

    Il ne viendra pas, songeait-elle, L'infidèle,
    Il est trop tard!
    Elle tenait dans sa main blanche,
    Par le manche,
    Son fin poignard.

    Qu'elle était troublée, inquiète,
    La fillette
    Du vieux Pédro.
    Elle avait mis sur son oreille
    Si vermeille
    Un sombrero.

  39. Mignonne

    Mignonn', allon voir si la rose
    Qui ce matin avoit declose
    Sa robe de pourpr' au soleil,
    A point perdu, cette vesprée,
    Le plis de sa robe pourprée,
    Et son teint au vostre pareil.

    Las, voyés comm' en peu d'espace,
    Mignonn', ell' a dessus la place,
    Las, las, ses beautés laissé cheoir!
    Ô vrayement maratre nature,
    Puis qu'une telle fleur ne dure,
    Que du matin jusques au soir!

    Donc, si vous me croiés, mignonne:
    Tandis que vostr' age fleuronne
    En sa plus verte nouveauté,
    Cueillés, cueillés vostre jeunesse,
    Comm' à cette fleur, la viellesse
    Fera ternir vostre beauté.

  40. L'été

    Ah! chantez, chantez,
    Folle fauvette,
    Gaie alouette,
    Joyeux pinson, chantez, aimez!
    Parfum des roses,
    Fraîches écloses,
    Rendez nos bois, nos bois plus embaumés!
    Ah! chantez, aimez!

    Soleil qui dore
    Les sycomores
    Remplis d'essains tout bruisants,
    Verse la joie,
    Que tout se noie
    Dans tes rayons resplendissants.
    Ah! chantez, aimez...

    Souffle, qui passes
    Dans les espaces
    Semant l'espoir d'un jour d'été.
    Que ton haleine
    Donne à la plaine
    Plus d'éclat et plus de beauté.
    Ah! chantez, chantez!
    Dans la prairie
    Calme et fleurie,
    Entendez-vous ces mots si doux.
    L'âme charmée,
    L'épouse aimée
    Bénit le ciel près de l'époux!
    Ah! chantez, aimez, ...

  41. Ballade à la lune

    [C'était], dans la nuit brune,
    Sur le clocher jauni,
    La lua
    Comme un point sur un i.

    Lune, quel esprit sombrio
    Promène au bout d'un fil,
    Dans l'ombre,
    Ta face et ton perfil?

    Es-tu l'œil du ciel borgne?
    Cafard Quel Cherubin
    Nous lorgne
    Sous ton masque blafard?

    N'es-tu rien qu'une boule,
    Qu'un grand faucheux bien gras
    Qui role
    Sem pattes e sem sutiãs?

    Es-tu, je t'en soupçonne,
    Le vieux cadran de fer
    Qui sonne
    L'heure aux damnés d'enfer?
    Sur ton front qui voyage.
    Ce soir ont-ils compté
    Quelâge
    A leur éternité?

    Est-ce un ver qui te ronge
    Quand ton disque noirci
    S'allonge
    En croissant rétréci?

    Qui t'avait éborgnée,
    L'autre nuit? T'étais-tu
    Cognée
    A quelque arbre pointu?

    Car tu vins, pâle et morne
    Coller sur mes carreaux
    Ta corne
    à travess les barreaux.
    Va, lune moribanda,
    Le beau corps de Phébé
    A loira
    Dans la mer est tombé.

    Tu n'en es que la face
    Et déjà, tout ridé,
    Apaga
    Ton frontal dépossédé.
    Rends-nous la chasseresse,
    [Blanche], au sein virginal,
    Qui presse
    Quelque cerf matinal!

    Oh! sous le vert platane
    Sous les frais coudriers,
    Diana,
    Et ses grands lévriers!

    Le chevreau noir qui doute,
    Pendu sur un rocher,
    L'écoute,
    L'écoute s'approcher.

    Et, suivant leurs curées,
    Par les vaux, par les blés,
    Les prées,
    Ses chiens s'en sont allés.

    Oh! le soir, dans la brise,
    Phoebé, soeur d'Apollo,
    Surpresa
    A l'ombre, un pied dans l'eau!

    Phoebé qui, la nuit close,
    Aux lèvres d'un berger
    Se pose,
    Comme un oiseau léger.

    Lune, en notre mémoire,
    De tes belles amours
    L'histoire
    T'embellira toujours.

    Et toujours rajeunie,
    Tu seras du passant
    [Benie],
    Pleine lune ou croissant.

    T'aimera le vieux pâtre,
    Seul, frente tandis qu'à ton
    D'albâtre
    Ses dogues aboieront.

    T'aimera le pilote
    Dans son grand bâtiment,
    Qui flotte,
    Sous le clair firmamento!

    Et la fillette preste
    Qui passe le buisson,
    Pied leste,
    En chantant sa chanson.

    Comme un ours à la chaîne,
    Toujours sous tes yeux bleus
    Se traine
    L'océan montueux.

    Et qu'il vente ou qu'il neige
    Moi-même, chaque soir,
    Que fais-je,
    Venant ici m'asseoir?

    Je viens voir à la brune,
    Sur le clocher jauni,
    La lua
    Comme un point sur un i.

  42. Villanelle

    Le blé superbe est rentré,
    Fête aux champs, fête au village.
    Chaque fillette, au corsage,
    Porte un bleuet azuré,
    Fête aux champs, fête au village!

    Les jeunes gens danseront
    Ce soir, dans la grande allée:
    Et sous la nuit étoilée,
    Que de mains se chercheront
    Ce soir, dans la grande allée!
    Ce soir, dansez jusqu'au jour,
    Aux gais sons de vos musettes!
    Jeunes garçons et fillettes,
    Chantez vos refrains d'amour,
    Aux gais sons de vos musettes!

    Sans contrainte et sans remords
    Enivrez-vous de jeunesse:
    La tristesse est pour les morts,
    Pour les vivants l'allégresse,
    Dansez jusqu'au jour,
    Fête aux champs, fête au village,

  43. Aubade

    Viens ! la terre à peine éveillée
    Exhale une suave odeur,
    Et sur la cime ensoleillée
    L’oiseau babille avec ardeur.

    Le ruisseau d’un plus doux murmure
    Enivre le val déserté.
    Rien encor de son onde pure
    N’a troublé la tranquillité.

    Aux premiers reflets de l’aurore,
    Tout s’anime, tout se colore,
    Tout est jeune, riant et beau,
    Dans la plaine et sur le coteau.

    Viens ! nous verrons naître les roses,
    Et le zéphyr faire sa cour;
    Nous aurons l’étrenne des choses
    Dans leur fraîcheur et leur amour.

  44. Ressemblance

    J’eus un père très doux, il dort sous une pierre;
    J’eus un enfant très rose, il dort dans ce lit-là;
    « Mon fils ! » murmura l’un à son heure dernière,
    « Papa ! » bégaya l’autre aussitôt qu’il parla.

    Mon âme en y pensant est heureuse et chagrine;
    Quand il dormait encore au cher lit que voici,
    Mon père doux joignait les mains sur sa poitrine;
    Mon fils rose en dormant joint les siennes ainsi.

    Mon fils n’a jamais vu mon père dans ce monde,
    L’un descendait des cieux quand l’autre y retournait;
    Mais leurs âmes ont dû se voir une seconde
    Dans un nuage doux et rose qui planait;

    Et dans cette rencontre — ô nature, ô mystère!
    Pour qu’en voyant mon fils, moi, je pense à mon père.
    Et qu’à la fois je pleure et sourie en rêvant.

  45. Ronde d'Amour

    Ah! si l'amour prenait racine,
    J'en planterais dans mon jardin
    Pour que ma petite voisine,
    Respirant la fleur assassine,
    Sentît son coeur battre soudain.
    Ah! si l'amour prenait racine,
    J'en planterais dans mon jardin.

    J'en planterais le long des routes,
    J'en mettrais pour tous et pour toutes,
    J'en mettrais assez pour chacun,
    Et je resterais aux écoutes,
    Attendant qu'il passât quelqu'un.
    Ah! J'en planterais le long des routes,
    J'en mettrais assez pour chacun.

    Les garçons cueilleraient la plante,
    Les filles souriraient mieux;
    Avec une douceur brûlante,
    Ils s'embrasseraient sur les yeux.

  46. Viatique

    Si vous voulez chanter,
    il faut croire d'abord!
    croire en Dieu qui créa le monde
    et l'harmonie qui d'un de ses rayons
    allume son genie
    et se revèle à lui
    dans le plus humble accord,
    si vous voulez chanter,
    il faut croire d'abord,

    si vous voulez combattre,
    il faut croire d'abord,
    il faut que le lutteur affirme la justice,
    il faut pour le devoir qu'il s'offr' en sacrifice
    et qu'il soit le plus pur
    s'il n'est pas le plus fort,
    si vous voulez combattre,
    il faut croire d'abord,

    si vous voulez aimer,
    il faut croire d'abord,
    pour la terre et le ciel également bénies
    croire au serment sacré
    qui survit à la mort.
    Si vous voulez aimer
    il faut croire d'abord.

  47. Espoir

    Ne dis pas que l'espoir à tout jamais t'a fui,
    Ni que, cet amour mort, l'amour ne peut renaitre.
    Rien ne doit s'en aller, rien ne doit disparaître,
    Demain voit revenir ce qui passe aujourd'hui.

    Pour une heure de vide, et d'angoisse, et d'ennui,
    Tu peux maudire en paix le destin lâche et traître;
    Désespéré d'un jour, tu peux pleurer peut-être:
    L'aurore d'un bonheur va monter dans ta nuit!

    Elle grandit, l'ardente et lumineuse aurore!
    Toi qui niais l'amour, tu vas aimer encore!
    L'aurore va venir, l'aurore va monter!

    Et, toujours saluant chaque bonheur qui passe,
    Tu sentiras toujours, sous ta poitrine lasse,
    Quelque tendresse battre et quelque espoir chanter.

  48. Mandoline

    Sus le balcon de Mona Flor
    J'ai chanté sur ma mandoline.
    Mona Flor m'a je téde l'or
    Plein son mouchoir de mousseline.

    J'ai chanté pour la Duquesa
    En barque au rythme de la vague,
    Sur mon bras sa main seposa;
    A mon doigt je porte sa bague.

    J'ai chanté pour la princesa,
    A l'aube avec pinsons et merles;
    Sur ma lèvre elle me baisa:
    Au cou j'ai son collierde perles.

    Aux pieds du trône, tont tremblant,
    J'ai chanté. Ma voix ent des charmes;
    La reine sur mon front brûlant
    Laissa tomber deux grosses larmes.

    Dans la chapelle du convent
    L'orsqu'au grand orgue qui bourdonne
    J'ai chanté d'un coeur bien fervent,
    Je vu sourire la Madone.

    J'etais le roi des rossignols.
    Le pied vif et la vox jolie,
    Je dansais des pas espagnols,
    Dissais des airs d'Italie.

    Mais helas!
    Ne Manola que tout le monde trouve laide,
    D'un coup d'éventail m'affola
    A la Corrida de Tolède.

    O senoras à qui je plus,
    Ne vantes plus ma vocalise.
    Toi, Madone, ne souris plus
    Quand j'entrerai ton église!

    Bague, or, perles ont fail l'enjeu
    Du bouge où la follie m'entraîne,
    Et sur mon front salévre en feu
    A bu vos pleurs, ô douce reine!

    J'e l'aime! Je l'aime! Je l'aime et malgré ses défauts,
    Quand elle ordone je m'incline:
    Elle a dit que je chantais faux,
    Et j'ai brisé ma mandoline

  49. Fleur du matin

    Si tu pouvais venir avec le matin frais,
    [Par] les prés nébuleux et sur les fleurs paisibles,
    O toi que je poursuis de baisers invisíveis,
    Je m'enfuirais, peut-être, ou je sangloterais!

    Si tu pouvais venir avec le matin frais,
    Je sentirais, à voir le ciel humide et pâle,
    [Que mon cœur a perdu] sa pudeur virginale:
    Ces bras [tendus déjà], je les refermerais.

    Si tu pouvais venir avec le matin frais,
    M'offrant ton baiser pur comme l'eau du baptême,
    Je te chérirais trop pour [te dire]: «Je t'aime»,
    Et c'est sur des yeux morts que tu me baiserais,
    Amour de ma jeunesse, ô fleur du matin frais!

  50. Chanson triste

    Dans les profondes mers naquit la perle ambrée,
    Au pied des sapins verts, la violette en fleur,
    Dans l'air bleu du matin, la goutte de rosée,
    Moi, dans ton cœur!

    En un royal collier la perle ronde est morte,
    En un vase élégant, la violette en fleur,
    Au baiser du soleil la goutelette est morte,
    Moi, dans ton cœur!

    Ici-bas les choses exquises,
    Et qui souvent ne parlent pas,
    Sont bien mortes quand on les brise;
    Par pitié, ne les brise pas !

    Car ces frêles et tendres choses,
    Ailes fines de papillons,
    Plumes d'oiseau, branches de roses,
    Disparaissent dans le sillon.

    Mon pauvre rêve de bonheur
    Est bien mort, ainsi que la rose,
    Le jour sombre où j'ai, dans mon cœur,
    Senti qu'on brisait quelque chose!

  51. Mots d'amour

    Quand je te dis des mots lassés,
    C'est leur douleur qui fait leurs charmes!
    Ils balbutient, et c'est assez,
    Les mots ont des larmes.

    Quand je te dis des mots fougueux,
    Ils brûlent mon coeur et mes lèvres,
    Ton être s'embrase avec eux,
    Les mots ont des fièvres.

    Mais quels qu'ils soient, les divins mots,
    Les seuls mots écoutés des femmes,
    Dans leurs soupirs ou leurs sanglots,
    Les mots ont des âmes.

  52. Au pays bleu

    C'était là bas, au pays clair, tout baigné d'or,
    Dans l'infini délicieux j'errais encor,
    Je vis soudain devant mes pas ma fiancée,
    Ma fiancée, un être doux tout doux de voix et de pensée.

    C'était là bas, au pays clair, au pays bleu,
    A deux genoux, la contemplant je fis l'aveu,
    A deux genoux, je fis l'aveu,
    C'était là bas au pays clair, au pays bleu.

    C'était là bas au pays clair, au pays bleu,
    En s'adorant on se sentait auprés de Dieu.
    Des fleurs naissaient pour embaumer notre passage,
    les muguets blancs ne mouraient pas dans son corsage
    Nous écoutions au fond des bois gémir le cor
    C'était là bas au pays clair tout baigné d'or.

    Cétait là bas, au pays bleu de mon matin,
    Au pays bleu dont j'ai perdu le nom lointain,
    L'âme était gaie, et la beauté coulait des lèvres,
    L'âme était gaie, ni d'ésespoirs,
    ni trahisons, ni lourdes fièvres.

    C'était là bas, jeunesse en fleur de ma jeunesse.
    Ce temps rêvé, que faire hélas pour qu'il renaisse!
    L'âme du monde e ce temps là riait encore
    C'était là bas au pays clair tout baigné d'or.

  53. Amertume

    Mon pauvre coeur que l'ennui mord.
    O romance Grince sa dernière
    Et pleure, en des pleures de démence,
    Notre amour mort!

    Je croyais atteindre le port
    Et, frémissant sous ta caresse,
    Vivre dans l'extase sans cesse,
    Jusqu'à la mort!

    Maintenant tu pars, et mon sort
    Va changer son cours éphémère;
    Derrame-me conservador ma chimère,
    Vienne la mort!

    O Femme qui fus tout d'abord
    La maîtresse aimante et bénie,
    Regarde ton œuvre finie,
    Mon coeur est mort!

  54. La chanson du fou

    Au soleil couchant,
    Toi qui vas cherchant
    Fortune,
    Prends garde de choir;
    La terre, le soir,
    Est brune.
    L'océan trompeur
    Couvre de vapeur
    La dune.
    Vois, à l'horizon,
    Aucune maison
    Aucune!

    Maint voleur te suit,
    La chose est, la nuit,
    Commune.
    Les dames des bois
    Nous gardent parfois
    Rancune.
    Elles vont errer:
    Crains d'en rencontrer
    Quelqu'une.
    Les lutins de l'air
    Vont danser au clair
    De lune.

  55. Jadis

    Elle est vieille, elle est ridée,
    Filho considere n'a plus de feu.
    Sur sa tête dénudée,
    Flottent quelques blancs cheveux.
    Haute, en tout, d'une coudée,
    Elle va pliée en deux.
    Dans sa robe démodée
    Tremblottent ses bras osseux.
    Et moi, la voyant si laye,
    Le corps cassé, le cou raide,
    Sem movimentos e sem voz,
    Je me dis: Quoi? Voilà celle
    Qui fut, paraît-il, si belle
    Et si chérie autrefois!

  56. C'était en avril

    C'était en avril un dimanche
    Oui, un dimanche, j'étais heureux.
    Vous aviez une [jolie] roupão branco
    Et deux gentils brins de pervenche.
    Oui, de pervenche;
    Dans [vos] cheveux [brins de pervenche].

    Nous étions assis sur la mousse.
    Oui, sur la mousse;
    Et sans parler nous concernions l'herbe,
    L'herbe qui pousse, et la feuille verte,
    Et l'ombre douce, oui, l'ombre douce,
    Et l'eau couler.

    Un oiseau chantait sur une branche,
    Oui, sur la branche.
    Puis, il s'est tu, j'ai pris dans ma main
    Ta principal branco,
    C'était en avril un dimanche,
    Oui, un dimanche, t'en souviens tu?

  57. Au Firmament

    Montez au ciel, ô mes pensées,
    Dans cette claire nuit d'amour!
    Je vous ai longtemps caressées;
    Dieu vous reçoive sans retour !

    Despeje suas extases virginales
    Ce monde n'est point assez pur;
    Gagnez les blancheurs siderales,
    Au fond de l'immuable azur!

    Fuyez les hommes et leurs causas,
    Ô vous qu'ils ne comprennent pas!
    De mon dédain de toutes chooses,
    Laissez-moi souffrir ici-bas.

    Et désormais, dans la nuit claire,
    Levant les yeux obstinément,
    J'essaierai d'oublier la terre
    À vous chercher au firmament.

  58. L'Orgue

    Sous un roi d'Allemagne, ancien,
    Est mort Gottlieb le musicien.
    On l'a cloué sous les planches.
    Hou! hou! hou!
    Le vent souffle dans les branches.

    Il est mort pour avoir aimé
    La petite Rose-de-Mai.
    Les filles ne sont pas franches.
    Hou! hou! hou!
    Le vent souffle dans les branches.

    Elle s'est mariée, un jour,
    Avec un autre, sans amour.
    "Repassez les robes blanches!"
    Hou! hou! hou!
    Le vent souffle dans les branches.

    Quand à l'église ils sont venus,
    Gottlieb à l'orgue n'était plus,
    Comme les autres dimanches.
    Hou! hou! hou!
    Le vent souffle dans les branches.

    Car depuis lors, à minuit noir,
    Dans la forêt on peut le voir
    À l'époque des pervenches.
    Hou! hou! hou!
    Le vent souffle dans les branches.

    Son orgue a les pins pour tuyaux.
    Il fait peur aux petits oiseaux. Morts d'amour ont leurs revanches.
    Hou! hou! hou!
    Le vent souffle dans les branches.

  59. Alleluia

    J'avais douté de votre amour
    Et de ma constance elle-même,
    Mais voici qu'avec le retour
    Du joyeux printemps, je vous aime!

    Le printemps qui rit dans mon coeur
    Comme un soleil dans une eau pure,
    M'a rendu mon passé vainqueur
    Et son ivresse à la nature.

    Je vous aime, enfant, aimez-moi;
    C'est le printemps qui nous convie!
    Ne sentez-vous pas que la foi
    Qui nous revient, nous rend la vie!

    Aleluia para os belos dias
    Du printemps et de l'allégresse!
    -- Mignonne, en gardant vos amours,
    Vous garderez votre jeunesse!

  60. Écrin

    Tes yeux malicieux
    Ont la couleur de l'émeraude.
    Leurs purs reflets délicieux
    Egaient I'humeur la plus grimaude.
    Dans leurs filets capricieux
    Ils ont pris mon coeur en maraude...
    Tes yeux malicieux
    Ont la couleur de l'émeraude.

    Tes lèvres de satin
    Sont un nid de chaudes caresses,
    Un fruit savoureux qui se teint
    De rayonnements de tendresse.
    Et ton baiser, commne un lutin,
    Verse d'ineffables ivresses...
    Tes lèvres de satin
    Sont un nid de chaudes caresses.

    Ton âme est un bijou,
    Le diamant de ma couronne;
    C'est le plus délicat joujou
    De mon amour qu'elle enfleuronne;
    C'est le parfum qui me rend fou,
    Le doux charme qui m'environne...
    Ton âme est un bijou,
    Le diamant de ma couronne!

  61. Infini

    Poursuivis par le même rêve,
    Fatigués de vie et de bruit,
    Nous nous en allions sur la grève,
    Parmi les languers de la nuit.

    Le coeur troublé, les mains brûlantes,
    Nous écoutions ces chora amers
    Et les vagues lourdes et lentes
    Nous disaient l'infini des mers.

    La brise pleurait dans les branches;
    Nous respeitos, silencieux,
    Et, là-haut, les étoiles branches
    Nous disaient l'infini des cieux.

    Et tes yeux, pleins de douces ombres
    Qu'illuminait l'amour vainqueur,
    Tes grands yeux chauds, tes grands yeux sombres
    Me disaient l'infini du cœur.

    Et tout, les vagues en demence,
    Les étoiles dans le ciel bleu
    L'immense mer, l'amour imenso,
    Nous disait l'infini de Dieu.

  62. Bonne humeur

    Nous marchions sous la fine pluie;
    Le ciel était couleur de suie,
    Le vent soufflait;
    Le bois semblait toucher la nue
    Et sa carcasse maigre et nue
    De froid tremblait.

    Afrontante gaîment la tempête,
    Hâtant le pas, baissant la tête,
    Ninon chantait;
    Et parfois, sur notre passage,
    Un oiseau, dans son clair langage,
    Lui respondeu.

    L'air piquant animait sa joue;
    Tout en clapotant dans la boue
    Elle sourit.
    En dépit de l'hiver morose,
    Nous gardons au coeur une rose
    Qui refleurit.

  63. Refrain de Novembre

    Lonlaire lonla,
    Voici la froidure!
    Novembre parait sous l'horizon gris.
    Les fleurs, les parfums,
    Les nids, la verdure,
    Par le vent du nord ont été flétris!
    Lonlaire lonla,
    Cet air je l'appris
    Dans un jour de spleen que la vie endure,
    Lonlaire lonla,
    L'obsession dure
    Et, du même ennui, tout mon être est pris.
    Lonlaire lonla,
    Cet air monotone
    Se mèle aux accords mineurs de l'automne.
    À peine si mon oreille perçoit,
    Lonlaire lonla,
    Ce chant qui l'effleure,
    Mon esprit rabat ses ailes en soi,
    Et mon cœur s'endort et mon âme pleure!

  64. Exil

    Sans toi je pleure,
    Car tout m'est leurre
    À l'avenir!
    D'un souvenir
    Prét à venir
    L'ombre m'effleu...
    Trop courte est l'heure
    À te bénir!
    Et, tant je t'aime
    Que je suis bleme
    Et que j'en meurs!
    Oh ! Les rancours,
    Dedans nos coeurs,
    Que l'exil sème;
    Oh! Jour supremo
    De nos bonheurs!
    Seul, je prolonge
    Ce qui me ronge;
    Je l'ai goûté,
    Dans la beauté
    Du soir d'été
    Où je me plonge...
    Oh ! Le vrai songe
    D'éternité
    Douceur calmante!
    Là-bas, charmante,
    Elle s'endo...
    Et, sem esforço,
    Triste, mais forte
    Dans la tourmente,
    Lombo de l'amante,
    J'attends la mort!

  65. Portrait

    Son nom m'est doux comme le miel,
    Elle est blonde comme une fée,
    Ses yeux sont faits d'un coin de ciel;
    L'ai-je vue ou l'ai-je rêvée?

    Elle semble un lys frêle et doux,
    Elle en a la mélancolie
    Et la grace; connaissez-
    Celle-là qui fait ma folie?

    Sa voix contient le miel des fleurs,
    Elle est irréelle et profonde,
    Et je bois toutes les douleurs,
    Dans sa voix de sirène blonde.

    Son regard me frôle souvent,
    Mais cependant elle m'ignore,
    Elle passe et mon cœur
    Vole sur sa trace et l’adore.

  66. Menuet

    Dans votre robe à grands paniers
    Je vous vois encor si jolie
    Que j'en avais de la folie
    Lorsque vers moi vous vous tourniez,
    Votre révérence accomplie.

    Avec vos blonds cheveux poudrés
    Et votre grâce langoureuse
    Vous me rappeliez, charmeuse,
    Les marquises des tableaux frais
    Nés de la main fine de Greuze.

    Quand finit le menuet doux,
    À la dernière figure,
    Je ne mentis pas, je vous jure,
    En me jetant à vos genoux,
    Et déjà vous en étiez sûre.

  67. Départ!

    Sur la route où chante affablie
    Dans l'écho votre chère voix,
    J'emporte la melancolie
    Des adieux dits au bord du bois;

    Des adieux où nos mains serrées
    Échangeaient, loin de tout account,
    Les tendresses désespérées
    Qu'en nos âmes conheceu a partida.

    Sous l'œil clair des collines bleues
    Não l'aube argenté les sommets,
    Mon chagrin seul compte les lieues Qui nous séparent désormais.

    Mon coeur est brisé jusqu'à l'heure
    Qui doit vous rendre à mon émoi.
    La moitié près de vous demeure;
    L'autre moitié vous pleure en moi!

  68. N'est-ce pas?

    N'est-ce pas que la vie est triste
    Et que les destins sont méchants?
    Et, qu'hormis la douceur des chants,
    Hormis nos beaux rêves d'artiste,
    Ici-bas rien de bon n'existe?

    N'est-ce pas que tout n'est que leurre
    Aux espoirs qui nous ont charmés,
    Seuils d'or des paradis fermés,
    Amours furtifs qu'emporte l'heure
    Et qu'éternellement on pleure?

    Si la douceur nous est donnée
    De suivre le même chemin
    Conjunto, la main dans la main,
    Et l'âme à l'âme abandonnée,
    N'acusons pas la destinée!

  69. La lune paresseuse

    Dans un rayon de crepuscule
    S'endort la libellule;
    Le rossignol s'est endormi
    Sur la branche d'un chêne ami,

    L'herbage est plein de lucioles,
    Le ciel d'étoiles folles,
    Et pourtant la lune qui luit
    Laisse ses ombres a la nuit.

    Mollement, Lune, seus repousos
    Sous des nuages ​​rosas...
    Oh! la paresseuse, pourquoi
    Te jouer de mon tendre émoi?

    Toujours voilée à l'heure douce
    Où, glissant sur la mousse,
    Les cigales chantent moins forte,
    Tu ne te montres pas encor!

    Lève-toi! brilhante e sereína,
    Viens éclairer la plaine!
    Lune d'argent, Lune au front blanc,
    Illumine mon bras tremendo!

    Frôle de ta lumière pure
    L'or de ma chevelure:
    Car c'est bientôt que va passer
    Sur la route mon fiancé!

  70. Un souffle a passé

    Un souffle a passé sur mon rêve
    Est-ce un penser d’elle qui vient,
    Par delà les mers et la grève,
    Jusqu’à mon cœur qui se souvient?

    Un souffle a passé sur ma bouche...
    Est-ce un baiser d’elle qui fuit,
    Sur le vent joyeux qui la touche,
    Jusqu’à mon âme dans la nuit?

    Un souffle a passé sur ma peine...
    Ma peine est moins lourde depuis;
    Et cependant peut-être à peine
    Sait-elle encore qui je suis!

    Un souffle a passé sur mon rêve...
    Est-ce un penser d’elle qui vient,
    Par delà les mers et la grève,
    Jusqu’à mon cœur qui se souvient?
    Jusqu’à mon âme dans la nuit?

  71. Chanson de neige

    Ô neige, blanche neige
    Qui fais l'horizon gris,
    Pourquoi te sourirai-je?
    Pourquoi te sourirai-je,
    Si tu ne me souris?

    Nos illusions éperdues
    Tombent comme les papillons
    Et virevoltent sous la nue,
    À l'heure où nous nous éveillons.

    Elles dansent comme des folles,
    À la moindre note du vent,
    Mais s'abattent, tristes et molles,
    Pour fondre, pour fondre lamentablement.

    Ô neige, blanche neige
    Qui fais l'horizon gris,
    Pourquoi te sourirai-je?
    Pourquoi te sourirai-je,
    Si tu ne me souris?

  72. Chanson naïve

    La petite chanson triste
    Qu’elle chantait autrefois,
    Dans ma mémoire persiste,
    Je la fredonne à mi voix.

    La petite chanson tendre
    Que nous aimions les deux,
    M’évoque encore, à l’entendre,
    Nos beaux rêves hasardeux.

    La petite chanson frêle,
    Sa voix ne la dira plus;
    Je n’ai pas veillé sur elle,
    Nos bonheurs sont révolus!

    La petite chanson douce
    Qui m’a fait pleurer souvent,
    Tout la murmure : la mousse,
    L’eau, les arbres et le vent.

    La petite chanson grave
    Sanglote au fond du soir las,
    Et je souffre un mal suave,
    Suave comme l’odeur des lilas.

    La petite chanson tremble
    Et s’éloigne et va mourir...
    Pourquoi n’être plus ensemble,
    Au moins pour la secourir.

  73. Je voudrai

    Je voudrais être une fleur,
    Rose sous les feuilles,
    Lis à l'ardente pâleur,
    Pour que tu me cueilles.

    Je voudrais être un oiseau,
    Rossignolet tendre,
    Pour qu'en un subtil
    Tu veuilles me prendre.

    Je voudrais être, vois-tu,
    L'ombre de ton ombre;
    Mais mon coeur est abattu
    Par des maux sans nombre,

    Car, hélas! Je ne suis rien
    Qu'un passant qui pleure
    Et qui va peut-être bien
    Mourir tout à l'heure.

  74. Attente

    Je ne sais à quoi je rêve
    Depuis que tu n'es plus là.
    Je vais, morne et seul, sans trêve
    Et comme un qui s'exila.

    Le soleil succède a l'ombre
    Et la nuit chasse le jour:
    Moi, je reste toujours sombrio
    Avec un imenso amour.

    Parfois, fiévreux, j'écoute,
    Croyant entender tes pas,
    Tes petits pas sur la route
    Résonner soudain tout bas.

    Et c'est la brise qui passe,
    Et c'est un oiseau qui fuit,
    Une branche qui se casse
    Ou mon pauvre coeur qui bruit.

    Je ne sais à quoi je rêve
    Depuis que tu n'es plus là.
    Je vais, morne et seul, sans trêve
    Et comme un qui s'exila.

    Pourquoi donc es-tu partie,
    Toi qui connais ma langueur,
    Toi qui sais toute ma vie,
    Toi, son charme et sa douceur?

  1. O Ângelus

    Debruçado sobre o sulco fumegante,
    Nossos pobres corpos não aguentam mais,
    De pé longe na névoa,
    Você quer assistir ao Angelus:
    Virgem Maria,
    Que seu nome seja abençoado,
    Ouça quem te implora,
    Angelus Domini, Angelus Domini.

    Quer o dia comece ou termine,
    Ouviremos suas canções alegres,
    Como a semente que brota,
    Ele leva nossa alma para o céu,
    Campos cheios de silêncio,
    Até o céu infinito.
    Esta canção de esperança começa
    Angelus Domini, Angelus Domini!

    Dobre um joelho na grama,
    Mãos entrelaçadas como no lugar santo.
    Como em nossas testas como no maço,
    Desça aos pés de Deus!
    Quando temos que morrer,
    Nosso trabalho finalizado,
    Agite minha última hora
    Angelus Domini, Angelus Domini!

  2. As Borboletas

    Borboletas da cor da neve
    Voem em enxames sobre o mar;
    Lindas borboletas brancas, quando poderei
    Pegar o caminho azul do ar?

    Você sabe, oh linda das lindas,
    Minha bayadère com olhos de azeviche,
    Se [pudessem] me emprestar suas asas,
    Diga, você sabe onde eu iria?

    Sem tomar um único beijo das rosas,
    Por vales e florestas,
    Eu iria para seus lábios semicerrados,
    Flor da minha alma, e ali morreria.

  3. Você se lembra?

    Você se lembra da sua promessa?
    Você se lembra dos anos passados?
    Você se lembra da nossa embriaguez
    Quando nossos braços estavam entrelaçados?
    Oh! guarde sua ternura para mim,
    Eu preciso tanto dos seus beijos!

    Você se lembra da minha tristeza
    Quando eu estava saindo por um dia?
    Longe de você sonhei sem parar
    No alegre momento do retorno.
    Oh! guarde sua ternura para mim,
    Eu preciso tanto do seu amor!

  4. Canção eslava

    No meu lindo país eu tinha um amigo
    Mas eu perdi, estou sozinho no mundo.
    Eu não durmo há muitas noites,
    Chorei muito, minha dor é profunda.
    O deserto é grande, o vento sopra forte,
    Uma cobra tomou conta do meu coração e está me mordendo!

    Através do espaço, através da noite,
    Vou reivindicar meu amigo traiçoeiro,
    Para onde ele está finalmente correndo e fugindo?
    Mas a terra está surda e o céu está vazio!
    O deserto é grande, o vento está soprando forte,
    Meu coração está sangrando, a dor o torce!

    Aos pássaros que passavam eu ia reclamar
    E pergunte pelo amigo que eu tinha,
    Mas chamar isso de tempo ruim,
    Nenhum deles, infelizmente! não consegui alcançá-lo.
    O deserto é grande, o vento está soprando forte,
    Ele não quis ouvir, nosso amor está morto!

  5. Desejar

    Se alguma boa fada tivesse costurado asas
    Para minhas costas cansadas do peso do infortúnio,
    Eu não iria como essas borboletas frágeis
    Balance-me no doce cálice da flor.

    Cheio de um único desejo, vou esquecer na minha corrida
    As árvores cheias de ninhos que encantam os caminhos,
    Do doce chilrear dos pássaros e da fonte
    Onde as crianças bebem na palma das mãos.

    Longe do trigo ensolarado que uma manhã dourada rega,
    Sem ficar bêbado feliz na urna de um lírio branco,
    Sem colocar meu pé leve na rosa, rosa,
    Longe das papoulas eu levaria meu impulso.

    Eu estava correndo, elfo azul, para você, de onde tudo irradia
    Em seus lábios florescentes eu poderia pousar,
    Então eu vou voar para longe da sua boca fofa
    Tendo bebido seu fôlego e arrancado seu beijo.

  6. Ritournelle

    Na planície loira e sob os becos,
    Para melhor acolher o gentil Messidor,
    Vamos caçar as coisas aladas,
    Eu, a estrofe, e você, a borboleta dourada.

    E vamos escolher as estradas [tentadoras],
    Sob os salgueiros cinzentos e perto dos juncos,
    Para ouvir melhor as coisas [cantando];
    Eu, o ritmo, e você, o coro dos pássaros.

    Ambos seguindo as margens encantadas,
    Deixe o rio bater com suas ondas [alto-falantes],
    Encontraremos vocês, coisas perfumadas,
    Eu colhendo minhocas, você colhendo flores.

    E amor, [servindo] nossa fantasia,
    Fará, nesse dia o verão mais charmoso,
    Eu serei poeta, e você, poesia;
    Você ficará mais bonita e eu serei mais amoroso.

  7. Madrigal'

    Seus beijos doces são pássaros
    Que esvoaçam loucamente, em meus lábios,
    Despejam nele o esquecimento das febres.
    Seus beijos doces são pássaros,
    Leves como juncos,
    Pisado pelos pés brancos das cabras.
    Seus beijos doces são pássaros
    Que esvoaçam loucamente, em meus lábios.

    Como pássaros frívolos
    Com asas prateadas, com bicos fofos,
    Assim como em arbustos
    Eles vêm cantar em meus lábios,
    Como esculpido por ourives
    Com tesoura mágica.
    Seus beijos dizem, doces pássaros,
    A canção de amor deles em meus lábios.

  8. A Noiva do Soldado'

    Meu amado serve seu país,
    Ele saiu batendo tambores,
    Me dizendo: "Jeanne, por favor,
    Jeanne, não chore mais, espere
    Que meu tempo acabe um dia!"
    Ele partiu para a cidade grande,
    Ele me escreveu fielmente,
    E eu, muito triste, mas calma,
    Eu estava sempre esperando o momento
    Onde meu amante voltaria para mim!
    Lon lon la, eu canto minha dor
    Para as florestas, para os campos, para a planície,
    Mas alegres melros
    Balbuciando ao lado da água límpida,
    Lon lon lere,
    Eu canto minha dor
    E o sol está rindo nos céus!

    Ah! Eu amaldiçoo tudo na vila,
    Feno e lavoura,
    Eu gostaria de estar na praia,
    De onde eu espero em vão todos os dias,
    Novidades do meu amor.
    Infelizmente! se ele perdeu a vida,
    Fique em silêncio para sempre, oh minha voz!
    Porque eu quero ser enterrada,
    Ali, na beira do pequeno bosque
    Onde eu o beijei tantas vezes!
    Lo lo lo! Eu canto minha dor
    Para as florestas, para os campos, para a planície,
    Mas alegres melros
    Balbuciando na água límpida,
    Lon lon lere,
    Eu canto minha dor
    E o sol está rindo nos céus!

  9. Ao lado da minha vida

    Se eu fosse o pássaro da luz
    Florestas selvagens,
    Ah! Eu gostaria de viajar
    Em todas as margens.

    Eu iria sob o céu feliz,
    Onde Golconda é rainha
    Mergulhe minha asa nas ondas azuis
    Do mar sereno.

    Céus Azure bêbados
    E poesia,
    Pelo ar eu subiria
    Da minha fantasia.

    Mas não, eu não me importo
    Da costa distante,
    Eu quero morar aqui perto
    Meu sonho selvagem e doce,

    Porque eu só tenho um desejo
    E meu único desejo
    É ouvir à vontade
    A música da minha vida.

  10. O ideal

    A lua é [grande], o céu claro
    E cheio de estrelas, a terra é pálida,
    E a alma do mundo está no ar.
    Sonho com a estrela suprema.

    Para aquele que não vemos,
    Mas cuja luz viaja
    E deve descer aqui
    Encante os olhos de outra era.

    Quando essa estrela brilhará um dia,
    A mais bonita e a mais distante,
    Diga a ela que ela tem meu amor,
    Ó último da raça humana!

  11. Vizinhança

    Eu ainda não tinha vinte anos
    Quando o destino, que me persegue,
    Em um feliz dia de primavera
    Deu-me Rosa como vizinha.
    Desde aquele dia, todas as manhãs,
    Batendo na minha porta fechada,
    Rosa dizia: "Olá vizinho!"
    "Olá Rosa!"

    Ela veio furtivamente,
    Ao terminar seu banho,
    E não se incomodou em nada
    Para mostrar sua perna bem torneada.
    Ela ria das fofocas:
    "O mundo deve se regozijar,
    Mas os homens são tão maus!"
    Disse Rosa.

    Ela trabalhou o dia todo,
    Sentada na minha janela;
    Os passarinhos ao redor
    Cantando quando a viram aparecer...
    Ela muitas vezes fez o bem
    E ainda deu alguma coisa
    Quando ela não tinha mais nada!
    Feliz Rosa!

    Viver em outros climas
    A bela um dia voou,
    E ela provavelmente não sabe
    Que pena minha pobre alma;
    Me peguei dizendo: "Adeus!"
    Um beijo no lábio rosado;
    Acho que ela gostou um pouco de mim...
    Adeus, Rosa!

  12. O ausente

    Veja o vento perseguindo a nuvem;
    Veja o pássaro voando pelo ar;
    Veja a estrela felpuda
    Acelerando seu curso desconhecido;
    Veja o relâmpago passar pelo céu.

    E ainda com tanta pressa
    Seja asa ou relâmpago,
    Quando meus olhos, minha noiva,
    Não te verem mais, meu pensamento
    Voe, mas rapidamente em sua direção!
    Veja a criança que de sua mãe
    A qualquer momento segue os passos;
    Veja o muro de pedra ali
    Que para sempre este lindo livro
    Cercado por mil braços.

    E ainda tão fixo
    Deixe cada objeto ser uma sombra,
    Quando meus olhos, minha noiva,
    Não te verem mais, meu pensamento
    Fique ainda mais ligado a você!

  13. Nice a bela

    Quando seu céu está dourado com as luzes da manhã,
    Suas praias são cor-de-rosa;
    E o vento tagarela que vive ao longe
    Tantas apoteoses,
    O vento do mar que vem falar
    Da terra dos sonhos
    Faz florescer sob seu longo beijo
    As flores de suas costas.

    Beber sol em todas as estações,
    Sua terra fértil
    Guarda o segredo das belas canções
    Em sua videira loira;
    Suas frutas guardaram todo o mel dentro delas
    Flores entreabertas,
    Rainha, com orgulho você sobe ao céu
    Mil palmeiras verdes.

    Cidade de alegria e beleza,
    Maravilha viva,
    Está na sua suavidade e na sua clareza
    Deixe o amor despertar;
    Porque nos olhos negros, brilhando com vigor,
    Que para as virgens você dá,
    Sempre flutuará também o langor
    Santas Madonas.

    Ó Nice-a-bela, há uma flor,
    Em todo o seu andar,
    Incomodando em perfume, rindo em cores
    E terno em mistério
    Como a flor pálida, com sucos esgotados
    Pelo meu lábio ganancioso,
    Onde bebi amor em mil beijos
    Sem estar vazio?

    Sempre leva ao som dos sinos
    Sua bela loucura,
    Você que lembra disso além das ondas
    Cante a Itália!
    Por causa de todos os países, os amantes alegres
    Vá, como a abelha,
    De Nice a Marselha!

    Maravilha viva,
    Ó Nice-a-bela.

  14. Flor atirada

    Tire minha loucura
    Com o vento,
    Flor Cantora Escolhida
    E jogado sonhando,
    Tire minha loucura
    Com o vento:

    Como a flor cortada
    O amor perece:
    A mão que te tocou
    Foge da minha mão sem retorno.
    Como a flor cortada
    O amor perece.

    Do que o vento que te seca
    Ó pobre flor,
    Mais cedo tão fresco
    E amanhã sem cor,
    Que o vento que te seca,
    Seque meu coração!

  15. Reclamações de amor

    O inverno rigoroso passou sobre nós
    Sem tocar nossa ternura.
    O ano novo por volta de abril se apressa
    E me encontro de joelhos.

    Não deixe sua beleza ser surpreendida
    Se meus votos permanecessem constantes,
    Senhora, aqui vem a primavera,
    Nós nos amamos no outono.

    As roseiras não tinham mais flores
    E as noites apressaram seu local.
    Andorinhas sob as nuvens
    Estavam fugindo para céus melhores.

    Os viticultores comemoraram a tonelada
    E nossos corações batiam.
    Senhora, aqui vem a primavera,
    Você vai me amar como no outono?

    Nas rosas da neve cansadas
    Renasça a elegância das rosas.
    A sentença de morte feliz dos tempos sombrios
    Toque os sinos lilás.

    Em vez de um hábito monótono
    O céu está deslumbrante.
    Senhora, aqui vem a primavera,
    Amemos, portanto, mais do que no outono.

  16. Os Dois Violinistas

    Em [os] cavalos pretos sem freio,
    sem sela e sem estribos,
    pelo reino dos mortos
    vão dois violinistas brancos.

    Eles vão a um galope infernal,
    enquanto raspam a juba
    com arcos de ferro,
    ter cabelo na juba.

    Ao barulho de cascos duros,
    ao riso dos violinos,
    os mortos saem dos túmulos.
    Vamos dançar e pular!

    E os mortos alegres
    seguem em saltos de tirar o fôlego,
    com uma chama nos olhos,
    vermelho em seus crânios brancos.

    De repente os cavalos sem freio,
    sem sela e estribos
    param e contemplam os mortos
    falem os violinistas.

    O primeiro disse, em voz
    soando como um dulcimer:
    Você quer viver duas vezes?
    Venha, Vida é meu nome!

    E tudo, mesmo o pior
    que não tinha gostado de nada,
    todos, em uma explosão de fogo,
    os mortos responderam: Sim!

    Depois o outro, com voz
    soprou como um chifre,
    disse-lhes: Viver duas vezes,
    faz você amar de novo, amar de novo.

    Então vai. Então amor! Abrace-se!
    Venha, venha, amor é meu nome.
    Mas todos eles, mesmo os mais loucos,
    os mortos responderam: não!

    E seus dedos emaciados,
    mostrando seus corações esfarrapados,
    voltaram para seus túmulos.

    E os menestréis brancos
    em seus cavalos negros sem freio, sem sela e sem estribos,
    deixaram os mortos dormir.

  17. Sonho de uma noite

    Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora,
    Você fugiu na asa do desejo,
    Sua felicidade é apenas um chamariz,
    Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora
    Que em vão tento recapturar.

    Seu encantamento nos toca,
    Você desaparece nas luzes da manhã,
    Nossa voz te chama e chora por você
    Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora,
    Ó doce, inebriante e distante miragem!

    Já que aqui embaixo nada resta,
    Passe, apague-se como um raio de verão.
    Mas como um lírio antes de morrer,
    Sonhe com uma noite, sonhe com uma hora,
    Ah! deixe-nos o seu perfume encantado!

  18. Retrato antigo

    Na velha sala de estar em ruínas,
    Pendura o pastel de uma marquise;
    Tão encantadora que madrigalizamos
    Na frente de sua moldura dourada.

    Tudo rosa e pó duplo
    Pó e poeira cinza,
    Na velha sala de estar em ruínas,
    Pendura o pastel de uma marquise.

    Sob o sorriso desbotado,
    A boca é tão requintada
    Do que um pardal que teria entrado
    A levaria por uma cereja
    Na velha sala de estar em ruínas.

  19. Sonhos

    Sonhos caem sobre nós
    Um momento, sem dobrar as asas,
    Eles sussurram, charmosos e frágeis
    Vocais muito vagos e muito suaves,
    Então, deixe um vento passar, a asa se abre
    Eles sempre saem cantando,
    E o lugar deles está vazio há muito tempo,
    E por muito tempo a alma está deserta!

    Um belo dia a felicidade chega até nós
    Sorrindo, toda vestida de rosa,
    Às vezes parece uma coisa pequena,
    Quando seu sonho é lembrado.
    Também pousam com a asa aberta,
    Eles saem depois de alguns dias
    E o lugar deles está sempre vazio,
    E para sempre a alma está deserta!

  20. Reclamações de amor

    Amor, amor, flor que Deus abençoa,
    Algum tempo floresce,
    Mas parece a rosa;
    Meteoro do destino
    Brilha, brilha com a manhã
    Para sair ao anoitecer.

    Amor, amor, puro raio vermelhão,
    É a estação do sol,
    Mas rapidamente nos abandona.
    Frágil brinquedo do tempo,
    Ele nasce, nasce com a primavera
    Para morrer com o outono.

    Amor, amor, lira com canção vencedora
    Faz o coração vibrar alegremente.
    Mas quanto alarme isso nos causa!
    Caprichoso e mutável
    Comece sorrindo,
    Para terminar com lágrimas!

  21. Você me diria...

    Você me diria que ouvimos a respiração,
    Que dentro das flores a borboleta exala,
    Que encontramos o sapatinho
    Que nessa fuga deixou cair Cinderela.

    Você diria qu'esses versos são em prosa,
    E que uma mulher guarda segredos,
    Que o lírio fala e o azul é rosa,
    Veja minha loucura, eu acreditaria em você.

    Você me diria que a estrela cintilante,
    Ao vaga-lume alegre seu brilho deve,
    E que a noite se apega à sua mantilha
    Como uma jóia o sol radiante;

    Você me diria que não há mais morangos
    Nos recessos musgosos das florestas,
    Que uma pena bengali pesa
    Mais que desgosto, eu acreditaria em você.

    Ouvindo você todas as minhas dúvidas
    Cessam mais que repente; Você me diria
    Que a felicidade existe e que você me ama,
    Veja minha loucura, eu acreditaria em você!

  22. Amoroso

    Da primavera, tocando o batismo,
    Abril passa céus brilhantes.
    Não há encanto exceto em você mesmo,
    Já te disse na frente da fonte.

    No coração apaixonado por rosas,
    Que Avril coloque um raio de felicidade,
    O que a beleza das escolhas faz comigo?
    Há apenas clareza em seus olhos.

    Na floresta, a mão do verão semeia
    Fragrâncias como cores
    Não há encanto exceto em você mesmo
    Já te disse debaixo da floresta florida.

    Sob a asa dos autãs taciturnos
    Um dia os lírios murcharão.
    O que a beleza das escolhas faz comigo?
    Há apenas brancura em sua testa.

    Quebrando o ouro de seu diadema,
    O céu azul vibrante está tingido.
    Não há encanto exceto em você mesmo.
    Eu te disse antes do amanhecer!

    Esta noite, ao longo das janelas fecha
    Vai assobiar o Bons Ventos Zombadores.
    O que a beleza das escolhas faz comigo?
    Não há céu puro, exceto em seu coração.

  23. anel de prata

    O querido anel de prata que você me deu
    Mantém em seu círculo estreito nossas promessas incluem;
    De tantas lembranças obstinado corretivo,
    Só ele me consolou nas minhas horas sombrias.

    Como uma fita enrolada em flores desabrochando
    Ainda segura o buquê enquanto está desbotado,
    Como o humilde anel de prata que você me deu Mantém em seu círculo estreito nossas promessas incluídas.

    Além disso, quando chega o esquecimento de todas as escolhas,
    No caixão de cetim branco acolchoado,
    Quando durmo muito pálido sobre rosas,
    Eu quero ainda brilhando no meu dedo magro,
    O querido anel de prata que você me deu.

  24. Colette

    Abril falou, Colette está dormindo!
    Ela largou os jogos de antigamente!
    Mas quando os pássaros amam casais
    Cante da primavera as façanhas divinas,
    E ela ouve, feliz,
    No fundo da grande floresta!

    Tudo fala ao seu coração, rumores bocagérrimos,
    Fragrâncias acariciantes ou raios alegres!
    Vênus ou Febe, mensageiras do amor,
    Parecem-lhe olhos fixos em seus olhos,
    Brisas leves
    Um suspiro do céu!

    O simpático Colin, desde seu nascimento,
    Tinha seus beijos infantis todos os dias;
    Ambos desconheciam o estranho poder
    De um beijo que damos e recebemos!
    Sua inocência
    Ensinou-lhes o amor!

    Colin, uma manhã, vendo-a aparecer,
    Queria lhe colocar os lábios na testa,
    Ela tinha um desejo onde o amor poderia nascer
    E fez o jogo de recusar,
    Então ele poderia saber
    O preço de um beijo.

  25. O Amor Cativo

    A onda continua chegando à costa
    Seu gemido doloroso,
    E parece, se o céu está escuro ou sem nuvens,
    Que ele conta seu eterno tormento.

    No pôr do sol, no alavancar da madrugada,
    Como na noite escura.
    Pacífica ou ameaçadora, ela ainda suspira
    Sua dor inconsolável!

    Desde o momento cruel em que você me deixou,
    Não passa nem um dia,
    Sem que também de minha alma ferida exale
    A queixa do meu triste amor!

  26. Canção de ninar

    Aproxime-se de mim,
    Aproxime-se ainda mais;
    Meu amor está te chamando:
    Criança, eu te adoro!

    Lá fora sopra um vento gelado
    Que, desde seu último adorno,
    Tira toda a natureza,
    No limiar de um inverno muito precipitado.

    Aproxime-se de mim...

    O mundo luta muito
    Despeje os chocalhos de sua loucura,
    Sob o peso dos anos o homem se dobra Antes de pensar em felicidade.

    Aproxime-se de mim...

  27. O Compromisso

    Minha linda amiga está morta,
    E aqui estamos nós usando
    No chão, esta manhã,
    Com sapatos de cetim.

    Ela dorme toda branca,
    No vestido de domingo,
    Em seu caixão aberto
    Apesar do vento de inverno.

    Cavar, coveiro, cavar
    Para minha linda amante
    Um túmulo muito profundo,
    Com meu assento na parte de trás.

    Antes do anoitecer
    Não feche a sepultura;
    Porque ela me disse
    Para vir hoje à noite,

    Para ir ao quarto dele:
    Naquelas noites de dezembro,
    Sozinho, na minha cama estreita,
    Sem você, estou sempre com frio.

    Mas, numa aurora cinzenta,
    Seu irmão a surpreendeu
    Nua e de joelhos.
    Ele me disse: vamos lutar.

    Que eu te mato. Ou
    Eu vou matar o menino.
    Sou eu que, me guardando,
    A matei.

    Sua dor era tão forte
    Que ela morreu ontem.
    Mas, como me disse,
    Ela está me esperando na cama.

    Na cama que você sabe fazer,
    Coveiro, na terra.
    E, nesta cama estreita,
    Sozinha, ela seria muito fria.

    Vou dormir ao lado dela,
    Como um amante fiel,
    A noite toda
    Que nunca acaba.

  28. Venha! meu amado!

    Os belos dias finalmente renascerão,
    Aqui está, abril perfumado!
    Um arrepio de amor me penetra,
    Venha! meu amado!

    Eles fugiram, as longas noites sombrias,
    Já o jardim perfumado
    Preenchimentos com pássaros e rosas:
    Venha! meu amado!

    Sol, de sua embriaguez ardente,
    Senti meu coração pegar fogo,
    Quanto mais inebriante é a sua carícia,
    Venha! meu amado!

    Tudo está em silêncio, milhões de estrelas
    O céu profundo é pontilhado,
    Quando a noite passa sobre nós:
    Venha! meu amado!

  29. Invocação

    I
    A aurora se ilumina;
    Vazamentos de sombra espessa;
    O sonho e a névoa
    Vá para onde a noite vai;
    Pálpebras e rosas
    Aberto meio fechado;
    Do despertar das coisas
    Você pode ouvir o barulho.

    Tudo canta e sussurra,
    Tudo fala ao mesmo tempo,
    Fumaça e vegetação,
    Ninhos e telhados;
    O vento fala aos carvalhos,
    A água fala com as fontes;
    Toda respiração
    Torne-se vozes!

    Tudo recupera sua alma,
    A criança seu aceno de cabeça,
    A lareira é sua chama,
    O alaúde seu arco;
    Loucura ou insanidade,
    No mundo enorme,
    Todo mundo começa de novo
    O que ele desenhou.

    Se pensamos ou amamos,
    Constantemente inquieto,
    Em direção a um objetivo supremo,
    Tudo voa para longe;
    O esquife está procurando uma toupeira,
    A abelha um velho salgueiro,
    A bússola um pólo,
    Eu a verdade.

    II
    Verdade profunda!
    Granito comprovado
    Isso no fundo de cada onda
    Minha âncora encontrada!
    Deste mundo sombrio,
    Onde passar na sombra
    Sonhos sem número,
    Teto e pavimento!

    Verdade, lindo rio
    Não deixe nada secar!
    Fonte onde tudo flui,
    Caule onde tudo floresce!
    Lâmpada que Deus coloca
    Quase qualquer causa!
    Clareza como a coisa
    Enviar à mente!

    Árvore com casca áspera,
    Carvalho de frente larga,
    Do que de acordo com sua força
    O homem se dobra ou quebra,
    De onde a sombra flui,
    Onde todos se inclinam,
    Um em um galho,
    O outro no porta-malas!

    Montanha de onde tudo flui!
    Abismo onde tudo vai!
    Brilho sublime
    O que Jeová faz!
    Raio que blasfemamos!
    Olho calmo supremo
    Que na testa do próprio Deus
    O homem um dia morreu!

    III
    Ó terra! oh maravilha
    Cujo esplendor alegre
    Enche nossos ouvidos,
    Deslumbrou nossos olhos!
    Bordas onde a onda morre,
    Madeira podada por um sopro,
    Do horizonte vago
    Dobras misteriosas!

    Azure de que véus
    Água do abismo amargo,
    Quando, deixar minha vela
    Fuja com o ar,
    Apoiando-se na lâmina,
    Eu escuto com a alma
    Este epitálamo
    Deixe o mar cantar!

    Azure não menos concurso
    Do céu sorridente
    Quando, tentando ouvir
    O que o espírito diz,
    Eu procuro, ó natureza,
    A palavra sombria
    Deixe o vento sussurrar,
    Deixe a estrela escrever!

    Pura criação!
    Para ser universal!
    Oceano, cinto
    De tudo sob o céu!
    Estrelas que dão à luz A respiração do mestre,
    Flores onde Deus pode estar
    Junte um pouco de mel!
    Ó campos, ó folhagem!
    Mundo fraterno
    Torre sineira das aldeias
    Humilde e solene!
    Monte que carrega a área!
    Amanhecer fresco e claro,
    Sorriso fugaz
    Da estrela eterna!

    Você é apenas um livro,
    Sem fim ou meio,
    Onde todos vivem
    Tente ler um pouco!
    Frase tão profunda
    Que em vão soamos!
    O olho vê um mundo lá,
    A alma encontra um Deus lá!

    Lindo livro que completa
    Corações nus,
    Onde os pensadores sonham
    Sentidos desconhecidos,
    Onde aqueles a quem Deus cobra
    Com uma testa larga e larga
    Escreva na margem:
    Chegamos!

    Livro sagrado onde velejar
    Quem flutua em todos os lugares,
    livro sagrado onde a estrela
    Que brilha nos olhos,
    Não rastreie, oh mistério!
    Que nome solitário,
    Apenas um nome na terra,
    Que nome nos céus!

    Livro saudável
    Onde o coração se enche!
    Onde todos os sábios austeros
    Trabalhe e desapareça!
    Cujo sentido rebelde
    Às vezes acontece!
    Feitiços de Pitágoras
    E Moisés está lendo!

  30. O Amor Cativo

    Bonito, para amar eu amarrei as asas;
    Ele não vai mais poder decolar
    Nem nunca deixe nossos dois corações fiéis.
    Com um nó suave e fino de seus cabelos dourados,
    Fofo, para amar eu amarrei as asas!

    Querido, de amor tão caprichoso
    No entanto, domei o desejo inconstante:
    Ele segue qualquer lei que seus olhos ditam,
    E eu finalmente coloquei o amor em cativeiro,
    Ó querida! Amor, tão caprichoso!

    Minha querida, ao amor eu amarrei as asas.
    Por favor, deixe seus lábios em chamas
    Às vezes toque seus lábios rebeldes,
    À este doce sorriso cativo um pouco;
    Minha querida, ao amor amarrei as asas!

  31. Minha primeira carta

    Infelizmente!
    Com que rapidez nos esquecemos...
    Isso me impressionou ontem, encontrando
    Uma pequena carta escrita
    Quando eu era apenas uma garotinha.

    Eu li até a assinatura
    Sem tirar a menor concussão,
    Sem reconhecer a mão
    Sem ver que eu a tinha escrito.

    Em não tentei reler,
    Só lembrar,
    Quebrar meu cérebro...
    Pude pensar e escrever pensamentos,
    Pois a lembrança deles havia morrido!

    Ó pobre e ingênua carta,
    Escrita tão assim...
    Mas, talvez tenha sido meu primeiro,
    Um evento importante!

    Anos atrás,
    Eu mostrei triunfantemente
    À minha mãe encantada.
    Pode ser um esquece
    A carta que escreveu quando criança!

    E então você se apaixona e você escreve...
    E então um dia,
    Um dia você vai esquecer isso também,
    Sua primeira carta de amor!

  32. Não é culpa de nós dois

    Não é culpa de nós dois
    Se nos amamos assim:
    Um dia o deus dos amantes
    Do nosso coração forçou a porta.

    Mas nós fazemos o nosso melhor,
    Você e eu, para tirar o intruso;
    Não é culpa de nós dois
    Se nos amamos assim.

    Contra um hospedeiro tão perigoso
    Ninguém ousou nos dar uma mão;
    A razão estava surda aos nossos desejos,
    A própria amizade se fez de morta...
    Não é culpa de nós dois.

  33. Se eu fosse um jardineiro

    Se eu fosse o jardineiro dos céus
    Escolheria suas estrelas!
    Que joias encantariam seus olhos
    Se eu fosse o jardineiro dos céus!

    Na noite pálida sob seus véus
    Seu brilho seria radiante.
    Se eu fosse o jardineiro dos céus,
    Escolheria estrelas para você!

    Se eu fosse um jardineiro amoroso
    Pegaria seus abraços,
    Celebraria você o dia todo
    Se eu fosse um jardineiro do amor!

    Em sua ternura sem precedentes
    Meus buquês iriam cortejá-la.
    Se eu fosse um jardineiro amoroso
    Receberia você seus abraços!

    Mas meu jardim é só canções,
    E você mesmo pode escolher,
    Deus pelos ninhos fez os arbustos
    E meu jardim é só músicas.

    Venha aqui sonhar se seu coração me ama
    E meu coração vai tremer.
    Mas meu jardim é só canções,
    E você mesma pode escolher.

  34. O Natal dos Pássaros

    Pequeno Jesus, senhor do céu,
    Do que anjos cantando Natal
    Observe sob sua brancura alada,
    Vamos, vamos para os passarinhos
    Que estremecem à beira de águas geladas

    Boas pessoas que a caminho
    Passe, rosário na mão,
    Cuja alma tem asas por asas,
    Ore, ore pelos passarinhos
    Cuja neve encharcou os ossos Tão frágeis.

    Sinos com um som doce,
    Quem para a missa da meia-noite
    No fundo do ar tilintar ágil,
    Anel, anel para os passarinhos
    Os ninhos são irmãos dos berços frágeis.

    Lindos anjos, nossos irmãos alados,
    Você a quem Deus na terra envia,
    Traga, traga passarinhos
    Tremendo entre a alegria dos juncos.

  35. Rosemonde

    Por que demoras tanto para chegar
    Quando estou esperando por isso,
    Será que ele teme, ai! Meu olhar terno
    E meu primeiro suspiro!
    Deus que nos abençoe,
    Pena, pena do meu mártir!

    Esquecendo o trabalho do dia,
    Na aldeia dormimos,
    Quando estou sozinha aqui eu vejo
    Movida pelo amor!
    Devemos esperar pelo seu retorno
    Nesta triste morada!

    Ah! lágrimas cobrem meus olhos, ele é infiel a mim!
    Pode ser infelizmente outra linda
    Ouvir a confissão dele?
    Ah! se o de cima gostar mais,
    Eu quero subir ao céu!

  36. Serenata Sevelliana

    Pelas margens do Guadalquivir
    Vaguei um dia com a alma desnorteada
    Resolvi morrer
    Quando você me apareceu
    Nas margens do Guadalquivir!

    Nas margens do Guadalquivir!
    A paz foi restituída ao meu coração
    Assim deixei de sofrer
    Desde o momento em que te bebi
    Nas margens do Guadalquivir!

    Regresso ao Guadalquivir
    Depois de te conhecer
    Se devo fugir de ti para sempre
    Nas suas ondas vêem-se os meus restos
    Regresso ao Guadalquivir!

  37. Canção Groenlandesa

    O céu está preto
    E o sol vai se arrastando
    À pena.
    Desespero
    Minha pobre alma incerta
    Está cheia.
    A criança loira ri das minhas músicas ternas, mas
    Seu coração caminha o inverno com pingentes de gelo.

    Tristeza extrema
    Despeje seu amor!
    Noite, dia,
    Minha voz repete eu te amo, eu te amo, eu te amo!

    Anjo dos sonhos,
    Seu amor, que dá vida,
    Me intoxica
    E eu enfrentei
    Espero te ver, espero te seguir
    O dar.
    Ola! Sob meus beijos e seu doce calor
    Não consegui dissipar as neves do seu coração.
    Mágoa extrema... etc

    Ah! Que amanhã
    Para sua alma se adaptar
    Minha,
    E essa minha mão
    Com carinho,
    Sua.
    O sol vai brilhar lá no nosso céu
    E o amor do seu coração forçará o degelo.

    Mágoa extrema... etc

  38. Sombreiro

    Que ela era travessa e paqueradora,
    A garota
    Velho Pedro!
    Ela colocou na orelha
    Tão corada
    Um sombreiro.

    Ela tinha um olhar um pouco atrevido
    De Diana
    Correndo o cervo;
    O olho indomável de um cavalo
    Que corre
    No deserto.

    Em torno de sua cintura apertada
    E arqueada
    Seu espartilho preto
    Brilhou como uma couraça,
    Gelo claro,
    Espelho vivo.

    Ela tomou seu tom feroz
    E de sua boca,
    Cor-de-rosa,
    Soou uma breve fanfarra,
    E, estranho,
    Franzir o cenho.

    Ela estava batendo contra a laje
    Sua sandália,
    Febril.
    Ela esperou impaciente,
    Desafiante,
    Seu jovem amante.

    Ele não virá, ela pensou, O infiel,
    É tarde demais!
    Ela segurava em sua mão branca,
    Através da alça,
    Sua adaga fina.

    Que ela estava preocupada, preocupada,
    A garota
    Velho Pedro.
    Ela colocou na orelha
    Tão corada
    Um sombreiro.

  39. Mignonne

    Mignonn', vamos ver se a rosa
    Que esta manhã se abriu
    Seu vestido roxo ao sol,
    Um ponto perdido, esta véspera,
    As dobras de seu vestido roxo,
    E a tez dela é a mesma que a sua.

    Infelizmente, visto como em um espaço curto,
    Fofo, ela tem o lugar,
    Ai, ai, suas belezas deixadas para trás!
    Ó natureza verdadeiramente madrasta,
    Como essa flor não dura,
    Somente de manhã até a noite!

    Então, se você acredita em mim, fofura:
    Enquanto sua idade floresce
    Em sua novidade mais verde,
    Escolheu, escolheu sua juventude,
    Como esta flor, velhice
    Vai manchar sua beleza.

  40. Verão

    Ah! cante, cante,
    Toutinegra Louca,
    Cotovia alegre,
    Feliz passarinho, cante, ame!
    Perfume de rosas,
    Recém-nascidos,
    Faça nossas matas, nossas matas mais balsâmicas!
    Ah! cante, amor!

    Sol Dourado
    Sicômoros
    Cheio de todos os ensaios barulhentos,
    Derrame alegria,
    Deixe tudo afogar
    Em seus raios resplandecentes.
    Ah! cante, ame...

    Respiração, que passa
    Nos espaços
    Semeando esperança para um dia de verão.
    Que sua respiração
    Dê à planície
    Mais brilho e mais beleza.
    Ah! cante, cante!
    No prado
    Calmo e florido,
    Você ouve essas palavras doces.
    Alma encantada,
    A esposa amada
    Abençoe o céu perto do noivo!
    Ah! cantar, amar, ...

  41. Ballade à la lune

    [Foi], na noite escura,
    No campanário amarelado,
    A lua
    Como um ponto em um i.

    Lua, que espírito sombrio
    Anda na ponta de um fio,
    Nas sombras,
    Sua face e seu perfil?

    Você é o olho do céu caolho?
    Barata igual a Querubim
    De olho em nós
    Sob sua máscara branca?

    Você não passa de uma bola,
    De um ceifador gordo
    Que rola
    Sem patas ou sutiãs?

    Você é, eu suspeito,
    O velho disco de ferro
    Quem dá
    Tempo pr'os condenados no inferno?
    Na sua frente de viagem.
    Hoje à noite eles contaram
    Quantos anos ainda tem
    Para a eternidade?

    É um verme que rói você
    Quando seu disco enegrece
    Se alonga
    Num crescente retrátil?

    O que atirou em você,
    A outra noite? Você era o
    Machado afiado
    De alguma árvore?

    Você veio, pálida e triste
    Cole nos meus azulejos
    Seu chifre
    Pelas barras.
    Vá, lua moribunda,
    O belo corpo de Febe,
    Uma loira
    Que no mar caiu.

    Você é apenas um rosto
    Já, todo enrugado,
    Se apaga
    Seu frontal sem o mesmo.
    Devolva-nos a caçadora,
    [Branca], em sua virginês,
    Que caça
    Algum veado matinal!

    Oh! sob o plátano verde
    Sob as taxas de costureira,
    Diana,
    E seus grandes galgos!

    O negrinho, duvidoso,
    Sobe em uma pedra,
    Ouve,
    Ouve a abordagem.

    E, seguindo suas curas,
    Através dos vales, através do trigo,
    Dos prados,
    Por onde sus cães se foram.

    Oh! à noite, na brisa,
    Febe, irmã de Apolo,
    Surpresa
    Na sombra, um pé na água!

    Febe que, ao anoitecer,
    Aos lábios de um pastor
    Surge,
    Como um pássaro leve.

    Lua, em nossa memória,
    Dos seus lindos amores
    A história
    Sempre vai te embelezar.

    E sempre rejuvenescida,
    Você vai passar
    [Abençoada],
    Lua cheia ou crescente.

    O velho pastor vai te amar,
    Sozinha, viva no seu
    Alabastro
    Seus mastins vão latir.

    Vai te amar um piloto
    Em seu grande edifício,
    Que flutua,
    Sob o firmamento brilhante!

    E a garota ágil
    Que passa no mato,
    Pé rápido,
    Cantando sua música.

    Como um urso acorrentado,
    Sempre sob seus olhos azuis
    Treina
    O oceano montanhoso.

    E se está ventando ou nevando
    Eu mesmo, todas as noites,
    O que fazes,
    Vem aqui sentar?

    Venho ver o entardecer,
    No campanário amarelado,
    A lua
    Como um ponto em um i.

  42. Villanelle

    O excelente trigo voltou,
    Festa nos campos, festa na aldeia.
    Cada garotinha, no corpete,
    Veste uma centáurea azul,
    Festa no campo, festa na aldeia!

    Os jovens vão dançar
    Esta noite na entrada principal:
    E sob a noite estrelada,
    Quantas mãos vão se procurar
    Esta noite na entrada principal!
    Hoje à noite, dance até o amanhecer,
    Ao som alegre de suas mochilas!
    Meninos e meninas,
    Cantem suas canções de amor,
    Ao som alegre de suas mochilas!

    Sem constrangimento e sem remorso
    Intoxicar-se com a juventude:
    A tristeza é para os mortos,
    Alegria para os vivos,
    Dance até o amanhecer,
    Festa nos campos, festa na aldeia,

  43. Crepúsculo

    Venha! a terra mal acordou
    Exala um cheiro doce,
    E no pico ensolarado
    O pássaro gorjeia ansiosamente.

    O murmúrio do riacho mais doce
    Intoxica o vale deserto.
    Nada ainda de sua onda pura
    Perturbou a paz.

    Nos primeiros reflexos da aurora,
    Tudo é animado, tudo é colorido,
    Tudo é jovem, sorridente e bonito,
    Na planície e na encosta.

    Venha! veremos nascer as rosas,
    Que zéfiro corteja;
    Teremos o dom das coisas
    Na sua frescura e no seu amor.

  44. Semelhança

    Eu tive um pai muito gentil, ele dorme debaixo de uma pedra;
    Eu tive um filho muito bom, ele dorme naquela cama;
    " Meu filho! sussurrou em sua última hora,
    " Pai! o outro gaguejou assim que falou.

    Minha alma pensando nisso é feliz e triste;
    Quando ele ainda estava dormindo nesta cama querida,
    Meu querido pai juntou as mãos no peito;
    Meu filho querido, dormindo, junta-se a ele assim.

    Meu filho nunca viu meu pai neste mundo,
    Ele desceu dos céus enquanto o outro voltou para lá;
    Mas suas almas devem ter se visto por um segundo
    Em uma suave nuvem rosa pairando;

    E neste encontro — oh natureza, oh mistério!
    Assim, quando vejo meu filho, penso em meu pai.
    E que eu choro e sorrio enquanto sonho.

  45. Ronda de amor

    Ah! se o amor criasse raízes,
    Eu plantaria alguns no meu jardim
    Para que meu pequeno vizinho,
    Respirando a flor assassina,
    Sentiu seu coração bater de repente.
    Ah! se o amor criasse raízes,
    Eu plantaria algumas no meu jardim.

    Eu os plantaria ao longo das estradas,
    Eu colocaria alguns por todos e por todos,
    Vou colocar o suficiente para todos,
    E ficarei atento,
    Esperando alguém passar.
    Ah! Eu os plantaria ao longo das estradas,
    Eu colocaria o suficiente para cada um.

    Os meninos colhiam a planta,
    As meninas sorririam melhor;
    Com doçura ardente,
    Eles se beijavam nos olhos.

  46. Viaticum

    Se você quer cantar,
    você tem que acreditar primeiro!
    acredite em Deus que criou o mundo
    e a harmonia de um de seus raios
    ligue seu gênio
    e se revele a ele
    no mais humilde acordo,
    se você quer cantar,
    acredite primeiro,

    se você quer lutar,
    você tem que acreditar primeiro,
    o lutador deve afirmar a justiça,
    é necessário para o dever que ele se oferece em sacrifício
    e que seja o mais puro
    se ele não for o mais forte,
    se você quer lutar,
    acredite primeiro,

    se você quer amar,
    você tem que acreditar primeiro,
    pois a terra e o céu igualmente são abençoados
    acredite no juramento sagrado
    que sobrevive à morte.
    Se você quer amar
    você tem que acreditar primeiro.

  47. Tenha esperança

    Não diga que a esperança fugiu para sempre de você,
    Nem que, esse amor morto, o amor não possa renascer.
    Nada deve ir embora, nada deve desaparecer,
    Amanhã vêja o retorno do que aconteceu hoje.

    Por uma hora de vazio, angústia e tédio,
    Você pode amaldiçoar o destino covarde e traiçoeiro em paz;
    Desesperado por um dia, talvez você possa chorar:
    A aurora da felicidade surgirá na sua noite!

    Ela cresce, a aurora ardente e luminosa!
    Você que negou o amor, voltará a amar!
    A aurora virá, a aurora se levantará!

    E, sempre cumprimentando cada felicidade que passa,
    Você sempre sentirá, sob seu peito cansado,
    Alguma ternura bate e alguma esperança canta.

  48. Bandolim

    Na varanda da Mona Flor
    Eu cantei com meu bandolim.
    Mona Flor, eu quero muito ouro
    No seu lenço de musselina.

    Eu cantei para a Duquesa
    De barco ao ritmo da onda,
    Em meu braço sua mão repousava;
    No meu dedo uso dela o anel.

    Eu cantei para a princesa,
    Ao amanhecer com tentilhões e melros;
    No meu lábio ela me beijou:
    Em volta do meu pescoço tenho o colar de pérolas dela.

    Aos pés do trono, todos trêmulos,
    Eu cantei. Minha voz tem encantos;
    A rainha em minha testa ardente
    Derramou duas grandes lágrimas.

    Na capela do convento
    Quando o grande órgão vibra
    Cantei com o coração fervoroso,
    Eu vi de Madona o sorriso.

    Eu era o rei dos rouxinóis.
    Com um pé animado e uma bela voz,
    Dancei passos espanhóis,
    Cantando melodias italianas.

    Mas infelizmente!
    Manola que todo mundo acha feia,
    Num golpe de vento, eu fiquei enlouquecido
    Na Corrida de Toledo.

    Ó señoras, para quem eu já
    Não me gabo de meu cantar.
    Você, Madona, não deboches mais
    Quando em sua igreja eu entrar!

    Anel, ouro, e pérolas perdi
    Na aposta onde a loucura me leva,
    E em minha testa ardente
    Suas lágrimas verteram, ó doce rainha!

    Eu a amo! Eu a amo! Eu a amo e apesar de seus defeitos,
    Quando ela ordena eu me curvo:
    Disse-me qu'eu cantava desafinado,
    Quando quebrei meu bandolim.

  49. 'Flôr da manhã

    Se você pudesse vir com a manhã fresca,
    [Por] prados nublados e nas flores pacíficas,
    Ó tu que eu persigo com beijos invisíveis,
    Posso fugir ou soluçar!

    Se você pudesse vir com a manhã fresca,
    Eu sentiria, vendo o céu úmido e pálido,
    [Que meu coração perdeu] sua modéstia virginal:
    Esses braços [já estendidos], eu os fecharia.

    Se você pudesse vir com a manhã fresca,
    Dando-me seu beijo puro como a água do batismo,
    Eu gostaria muito de você para [te dizer]: "Eu te amo",
    E é nos olhos mortos que você me beijaria,
    Amor da minha juventude, ó flor da fresca manhã!

  50. Canção triste

    Nos mares profundos a pérola de âmbar nasceu,
    Ao pé dos pinheiros verdes, florescendo violeta,
    No ar azul da manhã, gota de orvalho,
    Eu, no seu coração!

    Em um colar real a pérola redonda está morta,
    Em um vaso elegante, florescendo violeta,
    No beijo do sol a gota está morta,
    Eu, no seu coração!

    Aqui abaixo as coisas requintadas,
    E que muitas vezes não falam,
    Estão realmente mortas quando estão quebradas;
    Por favor, não as quebre!

    Por essas coisas frágeis e delicadas,
    Asas de borboleta delgadas,
    Penas de pássaros, galhos de rosas,
    Desaparecem no sulco.

    Meu pobre sonho de felicidade
    Está bem morto, como a rosa,
    O dia escuro em que tenho, em meu coração,
    Senti que estávamos quebrando alguma coisa!

  51. Palavras de amor

    Quando eu digo palavras cansadas para você,
    É a dor deles que faz seus encantos!
    Eles gaguejam, e isso é o suficiente,
    As palavras têm lágrimas.

    Quando eu digo palavras de fogo para você,
    Eles queimam meu coração e meus lábios,
    Seu ser inflama com eles,
    As palavras têm febre.

    Mas sejam quais forem, as palavras divinas,
    As únicas palavras ouvidas pelas mulheres,
    Em seus suspiros ou soluços,
    As palavras têm alma.

  52. No país azul

    Foi ali, no campo claro, todo banhado em ouro,
    No infinito delicioso eu ainda vagava,
    De repente, vi minha noiva na minha frente,
    Minha noiva, um ser doce, doce na voz e no pensamento.

    Foi lá, no país claro, no país azul,
    De joelhos, contemplando-a, fiz a confissão,
    De joelhos, confessei,
    Foi lá no país claro, no país azul.

    Foi lá no país claro, no país azul,
    Ao nos adorarmos, nos sentimos próximos de Deus.
    As flores nasceram para embalsamar nossa passagem,
    os lírios brancos não morreram em seu corpete
    Ouvimos nas profundezas da floresta gemendo a buzina
    Foi lá no campo claro todo banhado em ouro.

    Foi lá, na terra azul da minha manhã,
    Para o país azul cujo nome distante eu perdi,
    A alma estava alegre, e a beleza fluía dos lábios,
    A alma era alegre, nem de esperanças,
    sem traições, sem febres fortes.

    Estava lá, juventude em flor da minha juventude.
    Este tempo sonhado, o que fazer para que renasça!
    A alma do mundo ainda estava rindo naquele momento
    Foi lá no campo claro todo banhado em ouro.

  53. Amargura

    Meu pobre coração que o tédio morde.
    O romance Creaks seu último
    E chorar, em lágrimas de loucura,
    Nosso amor morto!

    Achei que estava chegando ao porto
    E, tremendo sob sua carícia, Viva em êxtase sem parar,
    Até a morte!

    Agora você está partindo, e meu destino
    Mudará seu curso efêmero;
    Derrame-me conservadores minha quimera,
    Venha a morte!

    Ó Mulher que foi a primeira A amante amorosa e abençoada,
    Olhe para o seu trabalho finalizado,
    Meu coração está morto!

  54. Canção do louco

    No sol poente,
    Você que procura
    Riqueza,
    Cuidado com a queda;
    A terra, a noite,
    É marrom.
    O oceano ruge
    Coberturas de vapor
    A duna.
    Veja, no horizonte,
    Sem casa
    Nenhuma!

    Muitos ladrões estão seguindo você,
    A questão é que, à noite,
    É comum.
    As damas da floresta
    Às vezes nos mantém Com raiva.
    Elas vão vagar:
    Medo de conhecer alguém
    Alguém.
    Os elfos do ar
    Vão dançar na luz
    Na lua.

  55. Antigamente

    Ela é velha, ela está enrugada,
    Filho considerou não ter mais fogo.
    Em sua cabeça nua,
    Flutuam alguns cabelos brancos.
    Alto, ao todo, um côvado,
    Ele vai dobrado ao meio.
    Em seu vestido antiquado
    Seus braços ossudos tremem.
    E eu, vendo-a tão deitada,
    Corpo quebrado, pescoço duro,
    Sem movimentos e sem voz,
    Digo a mim mesmo: O quê? Aqui está
    Quem era, ao que parece, tão bonita
    E tão querida outra vez!

  56. Aconteceu em abril

    Foi em abril em um domingo
    Eu estava feliz.
    Você tinha um vestido branco e dois belos
    Ramos de pervinca.
    Sim, de pervinca;
    Em seus fios de cabelos

    Estávamos sentados no musgo.
    Sim, na espuma;
    E sem falar nós olhamos para a grama,
    A grama crescendo, e a folha verde,
    E a sombra suave, sim, a sombra suave,
    E a água fluindo.

    Um pássaro cantava em um galho,
    Sim, no galho.
    Aí ele parou, eu peguei na sua mão
    Sua mão branca,
    Foi em abril em um domingo,
    Sim, num domingo, você lembra?

  57. No Firmamento

    Suba ao céu, ó meus pensamentos,
    Nesta noite clara de amor!
    Eu acariciei você por um longo tempo;
    Deus te receba sem retribuição!

    Despeje suas êxtases virginais
    Este mundo não é puro o suficiente;
    Ganhe a brancura sideral,
    Nas profundezas do azul imutável!

    Fuja dos homens e de suas causas,
    Oh você eles não entendem!
    Do meu desdém por todas as escolhas,
    Deixe-me sofrer aqui embaixo.

    E agora, na noite clara,
    Olhando teimosamente,
    Vou tentar esquecer a terra
    Procurando por você no céu.

  58. O órgão

    Sob um rei da Alemanha, antigo,
    Gottlieb, o músico, está morto.
    Nós acertamos sob as tábuas.
    Ho! hoo! uau!
    O vento sopra pelos galhos.

    Ele morreu por amar
    A pequena Rosa-de-Mai.
    As meninas não são honestas.
    Ho! hoo! uau!
    O vento sopra pelos galhos.

    Ela se casou, um dia,
    Com outro, sem amor.
    "Passe a ferro os vestidos brancos!"
    Ho! hoo! uau!
    O vento sopra pelos galhos.

    Quando à igreja eles vieram,
    Gottlieb no órgão não estava mais,
    Como outros domingos.
    Ho! hoo! uau!
    O vento sopra pelos galhos.

    Porque desde então, à meia-noite negra,
    Na floresta você pode ver
    Na época das pervincas.
    Ho! hoo! uau!
    O vento sopra pelos galhos.

    Seu órgão tem pinos para tubos.
    Assusta pássaros pequenos. Mortes de amor têm sua vingança.
    Ho! hoo! uau!
    O vento sopra pelos galhos.

  59. Aleluia

    Eu duvidei do seu amor
    E da minha própria constância,
    Mas agora com o retorno
    Feliz primavera, eu te amo!

    A primavera que ri em meu coração
    Como um sol em água pura,
    Devolveu meu passado vitorioso
    E sua embriaguez com a natureza.

    Eu te amo, criança, me ame;
    É a primavera que nos convida!
    Você não sente essa fé
    Quem volta para nós, nos dá a vida!

    Aleluia para os belos dias
    Primavera e alegria!
    Fofa, mantendo seus amores,
    Você manterá sua juventude!

  60. A Caixa

    Seus olhos maliciosos
    Tem a cor de esmeralda.
    Seus puros e deliciosos reflexos
    Iluminam o clima mais sombrio.
    Em suas redes caprichosas
    Saquearam meu coração...
    Seus olhos maliciosos
    Tem a cor de esmeralda.

    Seus lábios de cetim
    São um ninho de carícias quentes,
    Uma fruta saborosa que tinge
    Raios de ternura.
    E seu beijo, como um duende,
    Derrama uma intoxicação inefável...
    Seus lábios de cetim
    São um ninho de carícias quentes.

    Sua alma é uma jóia,
    O diamante da minha coroa;
    É o brinquedo mais delicado
    Do meu amor que ela embeleza;
    É o perfume que me deixa louco,
    O doce encanto que me envolve...
    Sua alma é uma jóia,
    O diamante na minha coroa!

  61. Infinito

    Perseguido pelo mesmo sonho,
    Cansado da vida e do barulho,
    Estávamos indo para a praia,
    Entre as línguas da noite.

    Coração perturbado, mãos ardentes,
    Estávamos ouvindo aquelas choras amargas
    E as ondas pesadas e lentas
    O infinito dos mares nos disse.

    A brisa chorava nos galhos;
    Respeitamos, silenciamos,
    E, lá em cima, a estrela se ramifica
    Foi-nos dito o infinito dos céus.

    E seus olhos, cheios de sombras suaves
    Iluminado pelo amor vitorioso,
    Grandes olhos quentes e escuros
    Disse-me o infinito do coração.

    E tudo, as ondas na demência,
    As estrelas no céu azul
    O imenso mar, o imenso amor,
    Foi-nos dito o infinito de Deus.

  62. Bom humor

    Estávamos andando na chuva leve;
    O céu estava da cor da fuligem,
    O vento soprava;
    A madeira parecia tocar o nu
    E sua carcaça magra e nua
    Estava tremendo de frio.

    Enfrentando a tempestade alegremente,
    Acelerando o passo, abaixando a cabeça,
    Ninon estava cantando;
    E às vezes, no caminho,
    Um pássaro, em sua linguagem clara,
    Respondeu a ele.

    O ar pungente animava sua bochecha;
    Enquanto espirrando na lama
    Ela sorri.
    Apesar do inverno sombrio,
    Nós mantemos uma rosa em nossos corações
    Isso floresce novamente.

  63. Refrain de Novembre

    la Lola,
    Aí vem o friozinho!
    Novembro aparece sob o horizonte cinza.
    As flores, os perfumes,
    Ninhos, vegetação,
    Pelo vento do norte foram murchas!
    Lola Lola,
    Esse ar eu aprendi
    Em um dia de baço, que vida dura,
    Lola Lola,
    A obsessão dura
    E, do mesmo tédio, todo o meu ser é tomado.
    Lola Lola,
    Este ar monótono
    Combina com os acordes menores do outono.
    Dificilmente se meu ouvido percebe,
    Lola Lola,
    Essa música que a toca,
    Meu espírito bate as asas dentro de si,
    E meu coração adormece e minha alma chora!

  64. Exílio

    Sem você eu choro,
    Porque tudo está me enganando
    No futuro!
    De uma memória
    Pronto para vir
    A sombra me toca...
    Muito curta é a hora
    Abençoe você!
    E, tanto eu te amo
    Que estou pálida
    E que eu morra disso!
    Oh! Rancores,
    Dentro de nossos corações,
    Que o exílio semeia;
    Oh! dia supremo
    Da nossa felicidade!
    Sozinho, eu prolongo
    O que me atormenta;
    Eu provei,
    Na beleza
    Noite de verão
    Onde me mergulho...
    Oh! O verdadeiro sonho
    Eternidade
    Doçura reconfortante!
    Ali, linda,
    Ela adormece...
    E, sem esforço,
    Triste, mas forte
    Em turbulência,
    Lombo do amante,
    Aguardo a morte!

  65. Retrato

    Seu nome é doce como mel para mim,
    Ela é loura como uma fada,
    Seus olhos são feitos de um canto do céu;
    Eu a vi ou estou sonhando?

    Ela é como um lírio frágil e doce,
    Ela é melancólica
    E graciosa; você sabe
    Aquela por quem eu sou louco?

    Sua voz é néctar,
    Irreal e profundo,
    E eu bebo todo o sofrimento
    Nesta voz de sereia de cabelos louros.

    Seu olhar muitas vezes roça levemente sobre mim,
    No entanto, ela não me conhece,
    Ela passa e meu coração ardente
    Voa atrás dela e eu a adoro.

  66. Menuet

    Em seu vestido bem rodado
    Eu ainda te vejo tão bonita
    Que eu fiquei louco
    Quando você se virou para mim,
    Sua reverência correspondida.

    Com seu cabelo de ouro em pó
    E sua graça lânguida
    Você me lembrou, encantador,
    As marquises com pinturas frescas
    Feitas pela fina mão de Greuze.

    Quando o doce minueto termina,
    Na última figura,
    Eu não menti, eu juro para você,
    Ao me jogar de joelhos,
    Você já tinha certeza disso.

  67. Parta!

    Na estrada onde o enfraquecido canta
    No eco sua querida voz,
    Eu carrego a melancolia
    Despedidas ditas na beira do bosque;

    Despedidas onde nossas mãos entrelaçadas
    Trocadas, longe de qualquer conta,
    Ternura desesperada
    Isso em nossos corações.

    Sob o olho claro das colinas azuis
    Não a aurora prateou os picos,
    Minha tristeza sozinha conta as léguas
    Que agora nos separam.

    Meu coração está partido até o momento
    O que deve trazer de volta a minha empolgação.
    A metade perto de você permanece;
    A outra metade chora por você dentro de mim!

  68. Não é?

    A vida não é triste
    E que os destinos são perversos?
    E, além da doçura das músicas,
    Além de nossos belos sonhos como artista,
    Nada de bom existe aqui embaixo?

    Não é tudo apenas um chamariz
    Às esperanças que nos encantaram,
    Limiares dourados de paraísos fechados,
    Amores furtivos levados pela hora
    E nós choramos para sempre?

    Se a doçura nos for dada
    Para seguir o mesmo caminho
    Conjunto, de mãos dadas,
    E a alma para a alma abandonada,
    Não vamos culpar o destino!

  69. A lua preguiçosa

    Em um raio de crepúsculo
    A libélula adormece;
    O rouxinol adormecendo
    No galho de um carvalho amigável,

    A grama está cheia de vaga-lumes,
    O céu de estrelas loucas,
    E ainda a lua que lá brilha
    Deixa suas sombras para a noite.

    Suavemente, Lua, sérias reservas
    Sob nuvens cor de rosa...
    Oh! a preguiça, por que
    Brincar com minha terna emoção?

    Sempre velado na hora doce
    Onde, deslizando na espuma,
    As cigarras cantam menos alto,
    Você ainda não apareceu!

    Levante-se! brilhante e serena,
    Venha iluminar a planície!
    Lua prateada, lua de frente branca,
    Ilumine meu braço tremendo!

    Escove com sua luz pura
    O ouro do meu cabelo:
    Porque logo vai passar
    Na estrada meu noivo!

  70. Um suspiro passou!

    Um suspiro passou pelo meu sonho
    É um pensamento dela que vem,
    Além dos mares e da costa,
    Até que meu coração se lembre?

    Um suspiro passou pela minha boca...
    É um beijo dela que vaza,
    No vento alegre que a toca,
    Para minha alma na noite?

    Um suspiro passou sobre minha dor...
    Minha dor é menos intensa;
    E, no entanto, talvez mal
    Ela ainda sabe quem eu sou!

    Um suspiro passou pelo meu sonho...
    É um pensamento dela que vem,
    Além dos mares e da costa,
    Até que meu coração se lembre?
    Para minha alma na noite?

  71. Canção da neve

    Ó neve, neve branca
    Que faz o horizonte cinza,
    Por que vou sorrir para você?
    Por que eu iria sorrir p'ra você?
    Se você não sorrir para mim?

    Nossas ilusões desesperadas
    Caem como borboletas
    E rodopiam sob as nuvens,
    Na hora que acordamos.

    Elas dançam como loucas
    À menor nota de vento,
    E descem, tristes e suaves,
    Derretendo, lamentavelmente derretendo.

    Ó neve, neve branca
    Que faz o horizonte cinza,
    Por que vou sorrir para você?
    Por que eu iria sorrir p'ra você
    Se você não sorrir para mim?

  72. Canção ingênua

    Essa pequena canção ingênua
    Que ela costumava cantar
    Permanece na minha memória;
    E a cantarolo em voz baixa.

    Essa pequena canção terna
    Que nós dois amamos
    Traz de volta para mim, quando a ouço,
    Nossos lindos sonhos descuidados.

    Essa pequena canção frágil
    Sua voz não vai cantar novamente;
    Eu não cuidei disso; nossas alegrias,
    E essas alegrias passaram!

    Essa doce canção
    Que muitas vezes me fez chorar
    É murmurado por todos: os musgos,
    A água, as árvores, o vento.

    Essa musiquinha séria chora
    No fundo da noite irrestrita
    E eu sofro de uma doença sutil,
    Sutil como o perfume de liláses

    Essa pequena canção treme,
    Afasta-se pra morrer...
    Porque não podemos estar juntos novamente,
    Nem mesmo para salvá-la.

  73. Eu quero...

    Eu gostaria de ser uma flor,
    Rosa sob as folhas,
    Lírio com palidez ardente,
    P'ra você me pegar.

    Eu gostaria de ser um pássaro,
    Um rouxinol bonitinho,
    Para que em uma rede sutil
    Você venha me prender.

    Eu gostaria de ser, você vê,
    A sombra de sua sombra;
    Mas meu coração está partido
    Por causa de inúmeros males.

    Caro, infelizmente! Eu não sou nada
    Do que um transeunte que chora
    E que pode estar muito bem
    Morrendo a toda hora.

  74. Espera

    Não sei com o que estou sonhando
    Desde que você se foi.
    Eu vou, triste e sozinho, sem trégua
    E como quem foi para o exílio.

    O sol segue a sombra
    E a noite expulsa o dia:
    Eu, sempre permaneço sombrio
    Com imenso amor.

    Às vezes, febril, escuto,
    Acreditando ouvir seus passos,
    Seus pequenos passos na estrada
    Repentinamente tocando baixo.

    E é a brisa que passa,
    E é um pássaro voador,
    Um galho que quebra
    Ou meu pobre coração agitado.

    Não sei com o que estou sonhando
    Desde que você se foi.
    Eu vou, triste e sozinho, sem trégua
    E como quem foi para o exílio.

    Por que você foi embora,
    Você que conhece meu langor,
    Você que conhece toda a minha vida,
    Você, seu charme e doçura?

Ver também[editar | editar código-fonte]

Referências[editar | editar código-fonte]

  • Citron, Marcia J.: Cécile Chaminade: A Bio-Bibliography. Greenwood Press, 1988. ISBN 9780313253195

Ligações externas[editar | editar código-fonte]